
Le Bénin, un modèle de gestion rigoureuse de la dette publique en Afrique de l’Ouest
Le Bénin continue de démontrer sa détermination à assurer une gestion saine et durable de ses finances publiques. En effet, le pays a mis en place un cadre de gestion de la dette particulièrement robuste, permettant de maîtriser efficacement les risques liés aux passifs conditionnels, tels que les garanties d’État sur les prêts d’entreprises publiques ou les prêts rétrocédés.
Une exposition maîtrisée aux risques
Selon le dernier bulletin statistique de la dette publié par la Caisse Autonome de Gestion de la Dette (CAGD), l’exposition du Bénin aux risques liés aux passifs conditionnels reste très limitée. À fin septembre 2024, l’encours de la dette garantie par l’État ne représente que 0,2% du Produit Intérieur Brut (PIB), un niveau extrêmement bas par rapport à la moyenne des pays de la région. Cette faible exposition s’explique par une politique d’octroi de garanties très restrictive et par une sélection rigoureuse des projets bénéficiaires.
Un suivi rigoureux des entreprises publiques
Les entreprises publiques béninoises, bien que bénéficiant parfois de garanties d’État, font l’objet d’un suivi attentif de la part des autorités compétentes. La Direction Générale des Participations de l’État et de la Dénationalisation (DGPED) et la CAGD travaillent en étroite collaboration pour évaluer régulièrement la performance financière de ces entreprises et s’assurer qu’elles respectent leurs engagements. Ce suivi permet d’identifier rapidement les éventuelles difficultés et de prendre les mesures correctives nécessaires.
Des mécanismes de partage des risques
Pour limiter encore davantage les risques liés aux passifs conditionnels, le Bénin a mis en place des mécanismes de partage des risques avec le secteur privé. Ainsi, les entreprises publiques sont encouragées à solliciter des financements auprès des banques commerciales, en complément des financements publics. Cette approche permet de diversifier les sources de financement et de réduire la dépendance de l’État.
Les prêts rétrocédés, un outil de développement maîtrisé
Les prêts rétrocédés, qui consistent pour l’État à emprunter des fonds sur les marchés internationaux pour les prêter ensuite à des entreprises publiques, sont également utilisés de manière prudente au Bénin. Les accords de rétrocession définissent clairement les conditions de remboursement et les responsabilités de chaque partie.
Une vision à long terme
La gestion rigoureuse de la dette publique au Bénin s’inscrit dans une perspective de développement à long terme. En maîtrisant les risques liés aux passifs conditionnels, le pays préserve sa capacité d’endettement et peut ainsi financer des projets d’investissement structurants pour son économie.
Le Bénin est un exemple à suivre en matière de gestion de la dette publique en Afrique de l’Ouest. Grâce à une politique budgétaire prudente et à des mécanismes de contrôle efficaces, le pays a réussi à maîtriser les risques liés aux passifs conditionnels et à préserver sa stabilité financière. Cette approche lui permet de bénéficier d’une meilleure crédibilité auprès des investisseurs internationaux et de mobiliser les financements nécessaires pour accélérer sa croissance économique.