
Côte d’Ivoire : un moteur économique en pleine croissance malgré les défis persistants
La Côte d’Ivoire continue de se positionner comme l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, affichant une croissance soutenue malgré un contexte mondial marqué par l’incertitude économique et les défis climatiques. Avec un taux de croissance annuel estimé à 6,5 % pour 2024, le pays confirme son statut de locomotive régionale, tirée par des secteurs clés tels que l’agriculture, les infrastructures et les services. Cependant, des obstacles structurels et des inégalités sociales persistent, rappelant que le chemin vers une prospérité inclusive reste semé d’embûches.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, tire une part importante de ses revenus de cette filière. En 2024, le secteur agricole a contribué à hauteur de 20 % au PIB national, malgré des fluctuations des prix sur le marché international.
Le gouvernement a intensifié ses efforts pour moderniser l’agriculture, en investissant dans des technologies agricoles durables et en encourageant la transformation locale des matières premières. Cette stratégie vise à réduire la dépendance aux exportations brutes et à créer de la valeur ajoutée sur le territoire ivoirien.
Parallèlement, le pays a entrepris une diversification économique ambitieuse. Les secteurs des mines (notamment l’or et le manganèse), de l’énergie et des télécommunications connaissent une expansion significative. Le projet de la centrale hydroélectrique de Soubré, achevé en 2023, a renforcé la capacité énergétique du pays, attirant des investissements industriels et améliorant l’accès à l’électricité pour les populations rurales.
Infrastructures et attractivité des investissements
Le gouvernement ivoirien a fait des infrastructures une priorité absolue. Le réseau routier, les ports (notamment le port d’Abidjan, hub régional) et les aéroports ont bénéficié d’importants investissements, facilitant les échanges commerciaux et renforçant la connectivité du pays.
Le Plan National de Développement (PND) 2021-2025, doté d’un budget de près de 60 milliards de dollars, a permis de financer des projets structurants, tels que le pont d’Assinie et l’autoroute Yamoussoukro-Bouaké.
Ces efforts ont renforcé l’attractivité de la Côte d’Ivoire pour les investisseurs étrangers. En 2024, le pays a attiré plus de 2 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), principalement dans les secteurs de l’agro-industrie, des énergies renouvelables et des technologies financières. La stabilité politique relative, depuis l’élection présidentielle de 2020, a également contribué à rassurer les partenaires internationaux.
Défis sociaux et environnementaux
Malgré ces succès économiques, la Côte d’Ivoire fait face à des défis majeurs. Les inégalités sociales restent préoccupantes : près de 40 % de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Les régions rurales, bien que riches en ressources naturelles, sont souvent marginalisées, avec un accès limité aux services de base tels que l’éducation et la santé.
Par ailleurs, la déforestation et la dégradation des sols, liées à l’expansion des cultures de cacao et à l’exploitation minière, posent des problèmes environnementaux critiques. Le gouvernement a lancé des initiatives pour promouvoir une agriculture durable et reboiser les zones dégradées, mais les résultats restent mitigés face à la pression démographique et économique.
Perspectives pour 2025 et au-delà
Les perspectives économiques pour 2025 restent positives, avec une croissance attendue autour de 6 %. La Côte d’Ivoire devrait continuer à bénéficier de la demande mondiale pour ses produits agricoles et de l’amélioration de son climat des affaires. Cependant, pour garantir une croissance inclusive et durable, le pays devra accélérer les réformes sociales, renforcer la gouvernance et investir davantage dans l’éducation et la formation professionnelle.
En conclusion, la Côte d’Ivoire incarne à la fois le potentiel et les défis de l’Afrique subsaharienne. Si le pays parvient à surmonter ses obstacles structurels et à capitaliser sur ses atouts, il pourrait devenir un modèle de développement économique pour la région. Mais le temps presse, et les décisions prises aujourd’hui détermineront le visage de l’économie ivoirienne de demain.