Guinée équatoriale : Face à une récession, l’État mise sur les zones industrielles pour une diversification économique

Guinée équatoriale : Face à une récession, l’État mise sur les zones industrielles pour une diversification économique
Confrontée à une conjoncture économique délicate, marquée par une récession projetée à -4,8% en 2025 selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), la Guinée Équatoriale opère un virage stratégique. Les autorités, conscientes de la nécessité de diversifier une économie historiquement dépendante de l’or noir, se tournent résolument vers la création de zones industrielles (ZI).
Cette orientation a été au cœur des échanges lors d’une récente audience entre le Premier ministre, Emmanuel Osa Nsue, et une délégation de la Confédération des hommes d’affaires de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Nelma Fernández, présidente de l’organisation, a souligné l’importance de ces ZI, véritables catalyseurs de développement, capables d’attirer des entreprises des secteurs secondaire et tertiaire, et de générer ainsi une croissance économique durable.
Des investisseurs internationaux en première ligne
L’attractivité de ce nouveau modèle économique ne laisse pas indifférents les investisseurs étrangers. Des entreprises de renom, telles que l’indien Soma et le turc Albayrak, ont déjà manifesté leur intérêt pour des investissements massifs. Soma envisage notamment d’injecter 123,4 millions d’euros dans six projets phares, dont la création d’une zone industrielle à Djibloho. Albayrak, de son côté, ambitionne de construire une ZI à Ebibeyin, dans le cadre de son accord de concession pour la gestion des ports de Bata et de Malabo.
Une économie pétrolière en baisse
Cette volonté de diversification intervient dans un contexte économique préoccupant. La Guinée Équatoriale, dont les recettes pétrolières représentent plus de 90% des revenus publics, est confrontée à une baisse de sa production pétrolière et à la volatilité des prix mondiaux. Selon le FMI, la production nationale a chuté de 306 000 barils/jour en 2010 à 118 000 barils/jour en 2022, et devrait encore diminuer de 50% entre 2024 et 2028.
Les zones industrielles, un levier de croissance
Face à ces défis, les zones industrielles apparaissent comme un levier de croissance essentiel. Elles offrent un cadre propice au développement d’industries diversifiées, créatrices d’emplois et de valeur ajoutée. L’objectif est de réduire la dépendance à l’égard du pétrole, de stimuler l’économie et d’assurer un avenir plus prospère pour la Guinée Équatoriale.
La Guinée Équatoriale, en misant donc sur les zones industrielles, fait preuve d’une volonté affirmée de transformer son modèle économique. Reste à savoir si cette stratégie audacieuse portera ses fruits et permettra au pays de surmonter les défis économiques qui se présentent à lui.