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samedi, mai 11, 2024
POLITIQUE

ROMUALD WADAGNI, UN « TECHNO » REVENDIQUÉ ET ASSUMÉ

Romuald Wadagni, un « Techno » revendiqué et assumé

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Maillon stratégique du gouvernement pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement (PAG), le ministre de l’Économie du Bénin, grand inconnu dans l’arène publique du pays, est convaincu du bien-fondé des réformes structurelles engagées depuis sa nomination en avril 2016. Depuis cinq ans, Romuald Wadagni tient les cordons de la bourse. C’est lui qui est l’un des principaux artisans de la restructuration de la dette du Bénin.
Dans l’ombre de la gestion efficiente dans le privé jusqu’à sa nomination en avril 2016, le ministre de l’Économie et des finances du Bénin, joue un rôle principal dans la politique d’assainissement des finances publiques et de la transformation de l’économie béninoise. À travers la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (PAG 2016-2021), Romuald Wadagni s’est révélé à son pays comme une pépite sûre capable d’apporter une plus-value à la construction d’une économie prospère.
Pur produit du secteur privé Romuald Wadagni, 44 ans, est libéral assumé. Le jeune ministre est convaincu que c’est l’option capable d’attirer les investissements pour créer de l’emploi et réduire la pauvreté. Quand bien même le chemin pour atteindre ce but reste encore long, les principaux indicateurs macro­économiques rassurent. Les signaux sont au vert, malgré les impondérables liées à la fermeture unilatérale des frontières terrestres du Nigeria en août 2019, les crises liées à la pandémie du Covid-19, depuis décembre 2019 n’ont pas été le moindre des obstacles à franchir. La part des recettes imputable à la fermeture des frontières étant estimée en Francs Cfa à 48,6 milliards, soit un peu plus de 10 % des recettes brutes de la douane et moins de 5 % des recettes totales de 2019.

De l’anonymat à la lumière !
En avril 2016, le monde et le Bénin découvrent le visage d’un jeune de moins de 40 ans chargé de conduire le département très stratégique de l’Économie et des finances dans le premier gouvernement du nouveau président de la République, intronisé quelques heures plus tôt. Un visage de ‘’môme’’ se révèle ainsi derrière le nom de Romuald Wadagni le 7 avril 2016 à sa prise de fonction.
Beaucoup s’interrogeaient sur les capacités du jeune ministre de l’Économie et des finances, totalement inconnu des béninois en général et particulièrement dans la sphère économique nationale, mais présenté comme une mine de compétences et de connaissances des milieux financiers et économiques internationaux. 5 ans passés à ce poste par ce cadre venu directement des entrailles de Deloitte sur qui les appréhensions et doutes ont complètement changé. Il fait honneur à sa réputation en marquant positivement les esprits.
Discret et très peu bavard à l’image de son mentor, Romuald Wadagni est le bras opérationnel de la mise en œuvre des réformes structurelles qui portent leurs fruits. Les plus significatives sont incontestablement relatives aux voyages des officiels, l’assainissement des finances publiques à travers une lutte efficace contre la corruption. Il est désormais banni des pratiques que des morts perçoivent encore de salaires au Bénin. Les nombreuses sources d’enrichissement illicites semblent être bouchées, aux désarrois des fossoyeurs de l’économie. Sous l’égide du jeune ministre de l’économie, plusieurs distinctions régionales, continentales et mondiales.
Le seul argument brandi par ses détracteurs contre sa gestion n’est rien d’autre que le niveau d’endettement jugé excessif par certains néophytes de la macroéconomie. Sur la question, Romulad Wadagni a toujours convaincu et rassuré les sceptiques en ce qui concerne la gestion et le reprofilage de la dette. Rien à craindre à en croire le ministre de l’Économie tant que la dette sert au développement.

Les grands équilibres budgétaires
Le déficit macroéconomique semble être maîtrisé, l’inflation également, la qualité de la dette est estimée bonne. Le Bénin s’est en effet doté de mécanismes de financement innovants qui permettent de profiter des possibilités de levées de fonds à des coûts intéressants sur les marchés internationaux. La gouvernance économique du pays a fait l’option d’utiliser des mécanismes d’atténuation du risque pour gérer la dette de manière dynamique, moderne et efficace.
Le respect du critère de convergence de l’Uemoa visant à maintenir le déficit public au-dessous de la barre des 3 % du PIB n’a pas été un frein pour cette économie en phase de décollage. Le Bénin avait fait, en 2016, un plan sur cinq ans qui montrait que nous rentrerions dans les critères de convergence à partir de 2019. Cet engagement est également respecté.
Depuis plus de 3 ans, le taux de croissance du Bénin est supérieur à 6 % pendant que le pays est engagé dans une réforme structurelle, notamment à travers un plan d’investissements ambitieux. Aussi, des efforts constants sont faits pour mobiliser plus de ressources propres. C’est dire que la gouvernance envisage compter plus sur les ressources internes. Le pays est passé de 745,7 milliards de F CFA à 1 098,2 milliards de 2016 à 2019, soit une hausse de près de 50 %, alors qu’aucun impôt nouveau n’a été créé. Romuald Wadagni soutient même avoir supprimé une dizaine et affirme par ailleurs que les taux d’imposition n’ont pas augmenté.
Cette performance est rendue possible grâce à la modernisation d’abord des régies. Les procédures sont dématérialisées et le cap est mis sur la digitalisation des paiements, etc. Dans les faits, le Bénin est le seul pays de la région où les entreprises soumettent en ligne leurs états financiers. «Nous avons ainsi les données qui permettent de faire des analyses de risques, de mieux cibler les contrôles», renseigne le ministre ajoutant qu’avec peu de moyens, le recouvrement se fait avec beaucoup plus d’efficacité. Mieux, la dématérialisation des procédures évite aussi les contacts entre l’usager et l’administration fiscale. «Cela évite les possibilités et les tentations de pratiques problématiques…», indique-t-on dans le milieu des régies.

Efforts déployés pour attirer des investisseurs
C’est une quête quotidienne d’attirer chaque jour des investisseurs. Les performances économiques actuelles du Bénin en témoignent. Le pays a même tenu le coup face à la crise de fermeture des frontières terrestres avec le Nigeria, alors que ce n’était point possible par le passé. L’économie béninoise est désormais résiliente et les efforts de diversification paient.
Le britannique Blue Skies s’est même récemment installé au Bénin. Le singapourien Olam aussi a signé un accord pour s’y implanter. Une société chinoise envisage délocaliser la fabrication de mèches et de perruques pour les femmes… De nombreux projets se mettent également en place chaque jour, en conséquence des réformes engagées dans le pays.
Cette percée est en outre la conséquence collégiale des efforts pour régler la problématique de l’énergie, la simplification de la fiscalité, la révision du code des marchés publics, et les réformes intervenues dans le code du travail. En perspective, le Bénin se lance dans une vraie réforme de l’enseignement. Celle-ci vise à terme, que 70 % des Béninois soient formés dans des filières professionnelles techniques. Le but de la manœuvre est d’avoir une main-d’œuvre qualifiée, à bon prix. Toute chose en mesure d’attirer la délocalisation. Une orientation qui est à l’origine de la réforme du droit de travail au Bénin avec des CDD renouvelables presque indéfiniment, un plafonnement des indemnités de licenciement, la limitation de la durée du droit de grève…
La modification du droit béninois du travail est une réponse pour rassurer les entreprises qui préfèrent déplacer des salariés sous contrat de droit étranger parce que ne voulant pas avoir affaire aux tribunaux prud’homaux du Bénin. L’ouverture des nombreux chantiers de réformes indique clairement que la gouvernance actuelle du pays s’est engagée dans une transformation profonde de l’économie telle que, à terme, l’État restera dans son rôle de régulateur. Il doit veiller à assurer une égalité des chances et laisser le secteur privé jouer son rôle de créateur de richesses.
De la 20e place en 2015, le Bénin sort de la liste des 25 pays les plus pauvres du Fonds Monétaire International (FMI). Le pays devrait afficher en 2020 (une année marquée par la Covid-19) une croissance de 2 % selon le FMI et une projection de 6,3 % en moyenne entre 2021 et 2023 (selon S&P).
La dette publique devrait se stabiliser à 43 % du PIB en 2020 alors que le déficit budgétaire est prévu à 5,1 % en 2020 avant de revenir à 4,5 % en 2021.

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