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lundi, avril 29, 2024
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L’ancienne première du Bénin Rosine Soglo a tiré sa révérence

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L’ancienne première du Bénin Rosine Soglo a tiré sa révérence

L’ancienne Première dame du Bénin, épouse de Nicéphore Soglo, qui a présidé le Bénin de 1991 à 1996, n’est plus depuis ce dimanche 25 juillet à Cotonou. Elle avait 87 ans. L’information qui a d’abord circulé sur la toile est confirmée par un proche de la famille. Voix forte politique au Bénin depuis 1990, cette combattante acharnée de la démocratie s’est éteinte dans sa résidence de Cotonou.

Rosine Soglo avait été admise dans une clinique de Cotonou spécialisée dans les soins cardiovasculaires, il y a plusieurs jours. Son état de santé s’était stabilisé, et même amélioré, ces deux derniers jours, mais il s’est dégradé rapidement dans la matinée, selon une source proche de la famille contacté. Elle a alors souhaité être ramenée chez elle, où elle s’est éteinte.

Âgée de 87 ans Rosine Soglo, de son vrai nom Rose-Marie Honorine Vieyra est décédée ce dimanche vers 11h dans une clinique privée de Cotonou. Très active sur le plan politique, elle a été contrainte de se retirer de l’espace public après la réforme du système partisan et des législative de 2019 où sa liste a été recalée. Ensuite, pour des raisons de santé elle est devenue rare sur l’espace public béninois.

« Le Bénin perd une femme battante et combattante », a réagi le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léonce Houngbedji. « Nous garderons d’elle l’image d’une femme brave et exceptionnelle », a déclaré pour sa part Patrice Talon, dans la soirée, qui a présenté ses « condoléances attristées » à la famille Soglo.

Rosine Soglo a marqué le mandat de son mari par sa forte personnalité et sa détermination politique. Surnommée la dame de fer, elle a donné durablement un nouveau tournant à la vie politique béninoise. Connue pour son language franc et direct, elle fut première dame du Bénin après les premières élections du début du Renouveau démocratique en 1991. Après cet épisode elle a régulièrement été élue député de la RB, le parti qu’elle a créé du temps de la présidence de son époux et réélue depuis jusqu’en 2019.

Profil du de cujusIssue d’une famille aisée de la communauté afro-brésilienne installée à Ouidah, elle a rencontré son époux en France, à l’adolescence. Ils se marient en 1958. Tandis que Nicéphore Soglo intègre l’École nationale d’administration (ENA), Rosine Soglo fait des études de droit. Au début des années 1960, Nicéphore Soglo est nommé ministre de l’Économie du général Christophe Soglo, qui dirige alors le pays. Mais le coup d’État de 1972 mené par Mathieu Kérékou pousse le couple à l’exil. Ils ne reviendront à Cotonou qu’à la faveur de la conférence nationale de 1990.

Quand Nicéphore Soglo est élu président, en 1991, son épouse, alors âgée de 58 ans, n’a aucun passé militant. Mais au cours de la campagne présidentielle, l’état de santé fragile de son mari la pousse à monter en première ligne.

Son mari élu, elle prendra une place prépondérante et ne se cantonnera pas au seul rôle de représentation traditionnellement dévolu aux femmes de chef d’État. Sur le plan international, d’abord, où elle accompagne le président dans tous ses voyages officiels. Sur le plan de la politique intérieure, aussi, où elle se forge une image de stratège politique.

Femme politique

C’est elle qui, en mars 1992, portera sur les fonts baptismaux la Renaissance du Bénin (RB), dont elle devient la patronne incontestée. Le parti, créé pour soutenir son mari qui manque cruellement d’appuis au sein de la classe politique béninoise, remportera 20 des 83 sièges à l’Assemblée lors des législatives de 1995.

Après la cinglante défaite de Nicéphore Soglo à la présidentielle de 1996, et le retour au pouvoir par les urnes de l’ancien président marxiste Mathieu Kerekou, le RB restera l’une des principales forces politiques du pays. En 1999, le parti, qu’elle dirige d’une main de fer avec son mari, parviendra même à rafler un tiers des sièges à l’Assemblée. Rosine Soglo, élue députée, ne manquera pas une occasion de faire entendre sa voix au sein du vieux bâtiment colonial qui héberge le Parlement béninois. Elle y siégera jusqu’en 2019.

 

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