La ZLECAf en Afrique de l’Ouest et du Nord : Bilan et perspectives pour un marché commun renforcé
La ZLECAf en Afrique de l’Ouest et du Nord : Bilan et perspectives pour un marché commun renforcé
Plus de trois ans après son entrée en vigueur, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) fait l’objet d’une évaluation approfondie par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) lors d’un atelier de capitalisation mutuelle qui se tiendra à Lomé, au Togo, les 4 et 5 juin 2024.
Organisé en collaboration avec le Cadre intégré renforcé de l’Organisation mondiale du commerce (CIR-OMC) et la Société internationale islamique de financement du commerce du groupe Banque islamique de développement (ITFC-BID), cet atelier vise à examiner les expériences régionales de la mise en œuvre de la ZLECAf en Afrique de l’Ouest et du Nord.
Un impact prometteur sur le commerce intra-africain
Malgré son jeune âge, la ZLECAf présente un potentiel considérable pour stimuler le commerce intra-africain et la compétitivité des entreprises du continent. Selon les estimations de la CEA, sa mise en œuvre effective pourrait générer une augmentation des échanges intra-africains de 33,8% d’ici 2045, avec des gains particulièrement importants dans les secteurs agroalimentaire (41,1%), industriel (39,0%), minier (16,1%) et des services (39,2%).
Pour la sous-région de la CEDEAO, les projections sont encore plus prometteuses, avec des gains commerciaux potentiels de 32% supérieurs à la moyenne africaine, notamment dans l’agroalimentaire (29%), l’industrie (24%), le secteur minier (10,6%) et les services (39,3%).
Un projet pilote pour une meilleure appropriation de la ZLECAf
Afin de maximiser ces opportunités économiques, la CEA, le CIR-OMC et l’ITFC-BID ont conjointement mis en œuvre un projet pilote de 2022 à 2023 pour l’opérationnalisation des stratégies nationales de l’accord ZLECAf dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Sénégal, Togo, Mauritanie et Tunisie.
Ce projet a permis à ces États de se doter de mécanismes institutionnels pour coordonner la mise en œuvre de la ZLECAf, de fournir aux décideurs et aux acteurs du secteur privé des outils de vulgarisation, des plateformes numériques et des stratégies sectorielles pour mieux guider la mise en œuvre de l’accord.
Bilan et perspectives pour un marché commun renforcé
L’atelier de Lomé a pour objectif principal de tirer les enseignements du projet pilote et de renforcer l’apprentissage mutuel interrégional sur la mise en œuvre de la ZLECAf en Afrique de l’Ouest et du Nord. Il permettra également de définir les perspectives de consolidation des résultats obtenus et d’élargissement de l’initiative.
Avec un marché de 1,2 milliard de consommateurs et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars, la ZLECAf représente une immense opportunité pour l’Afrique. Les travaux de la CEA et de ses partenaires visent à concrétiser ce potentiel et à faire de la ZLECAf un véritable moteur de développement économique et d’intégration régionale.