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vendredi, mai 10, 2024
ECONOMIE

CRISE SANITAIRE ET ÉCONOMIQUE DE COVID-19 L’EFFECTIF DES PERSONNES D’EXTREME PAUVRETÉ POURRAIT AUGMENTER DE 100 MILLIONS

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CRISE SANITAIRE ET ÉCONOMIQUE DE COVID-19

L’EFFECTIF DES PERSONNES D’EXTRÊME PAUVRETÉ POURRAIT AUGMENTER DE 100 MILLIONS

Le Groupe de la Banque mondiale estime que jusqu’à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté du fait de la pandémie de Covid-19. Des travailleurs en milieu urbain sont particulièrement concernés, même si ceux des zones rurales ne seront guère épargnés.

Selon de nouvelles estimations de la Banque mondiale, la pandémie de Covid-19 et la crise économique qui en découle risquent de faire basculer dans l’extrême pauvreté entre 71 et 100 millions de personnes. En avril 2020 les projections annonçaient plutôt 40 à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté.

Ces projections se fondent sur deux scénarii : un scénario de base et un scénario pessimiste publiés dans des Perspectives économiques mondiales, édition de juin dernier. Le premier supposait que l’épidémie se maintiendra aux niveaux envisagés à l’époque et que l’activité reprendra plus tard dans l’année. Le second prévoyait que la crise sanitaire persistera plus longtemps, obligeant les pays à maintenir ou à réintroduire des mesures de confinement. Ce dernier scénario est de plus en plus redouté avec la reprise de la courbe de contaminations et l’annonce du retour au confinement partiel dans plusieurs pays.

Selon la Banque mondiale, la concrétisation de l’hypothèse pessimiste engendrerait la disparition des entreprises fragiles du marché. De même, les ménages vulnérables réduiraient fortement leur consommation et plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire connaîtraient de graves tensions financières. Ainsi, la contraction de la croissance mondiale annoncée à environ 5 % en 2020 dans le scénario de base, atteindrait 8 % dans l’hypothèse pessimiste.

Une grande partie des nouveaux pauvres résideront probablement dans les villes, du fait de l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique dans les zones urbaines qui prive plusieurs citadins déjà vulnérables de leurs moyens de subsistance. « Nos travaux indiquent que 30 % des nouveaux pauvres dans le monde vivront en milieu urbain, contre un taux de 20 % parmi ceux qui sont déjà pauvres», précise Carolina Sánchez-Páramo, directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté. Défavorisées au départ, les zones rurales ne seront épargnées outre mesure : elles connaîtront progressivement une détérioration des conditions de vie, y compris parmi ceux qui étaient déjà dans la pauvreté.

Parmi les nouveaux pauvres, «Les adultes en âge #de travailler sont plus susceptibles d’exercer une activité non agricole, avec un taux moyen de 44 % de l’emploi total, contre 32 % chez ceux qui sont déjà pauvres, et des écarts particulièrement marqués dans le secteur manufacturier (7,3 % contre 4,7 %) et la construction (6 % contre 2,8 %) », indique Mme Sánchez-Páramo. Il s’agit de personnes occupant aussi plus souvent un emploi rémunéré (30,7 % contre 17 % de l’emploi total) et qui sont moins susceptibles de travailler à leur compte (39,7 % contre 45,6 %) ou dans le cadre d’une entreprise familiale (20,3 % contre 27,4 %), souligne-t-elle.

La directrice mondiale de la Banque mondiale pour la pauvreté préconise la mise en place de politiques et de programmes qui viennent en aide à la fois à ceux qui vivent déjà dans la pauvreté et aux nouveaux pauvres. Le recours à des mécanismes de ciblage et de mise en œuvre innovants à travers des dispositifs de filets sociaux adaptés à chacun des groupes permettra de protéger les ménages contre les répercussions de la pandémie. Ils favoriseront également une reprise économique qui intègre les travailleurs du secteur informel aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines.

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