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Côte d’Ivoire : Anticipations revues à la hausse pour la production de noix de cajou, atteignant désormais 1,3 million de tonnes.

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Côte d’Ivoire : Anticipations revues à la hausse pour la production de noix de cajou, atteignant désormais 1,3 million de tonnes

Côte d’Ivoire, leader mondial incontesté de la production de noix brutes de cajou, affiche un optimisme prudent face aux incertitudes qui secouent le commerce international de l’anacarde. Le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), l’organe de régulation de la filière, a revu à la hausse ses prévisions de production pour la campagne actuelle, tablant désormais sur un volume record de 1,3 million de tonnes. Cette estimation dépasse largement les 1,15 million de tonnes initialement anticipées, comme l’a confié à Reuters Mamadou Berté, le directeur général du CCA.

Cette progression significative de la production, représentant une augmentation impressionnante de 37,61% par rapport aux 944 673 tonnes enregistrées à la fin de l’année 2024, est le fruit des efforts intensifs déployés par le CCA pour contrer la contrebande de noix brutes vers les pays voisins tels que le Ghana et le Burkina Faso. Cette pratique, qui faussait les statistiques officielles et nuisait au développement de la chaîne de valeur locale, semble avoir été contenue avec succès.

Cependant, cette victoire sur le front intérieur se heurte à une conjoncture internationale délicate. Le Vietnam, traditionnellement le principal client de la Côte d’Ivoire, absorbant près de 80% de sa production, a drastiquement réduit ses commandes à seulement 200 000 tonnes pour cette année, contre 700 000 à 800 000 tonnes en 2024.

Cette révision à la hausse de la production intervient dans un contexte commercial tendu, marqué par la menace de l’imposition de droits de douane américains sur les exportations indirectes transitant par le Vietnam, ainsi que par une dépréciation du dollar américain, impactant directement les revenus des producteurs ivoiriens. Le retour d’une politique commerciale agressive de l’administration Trump vient perturber un équilibre déjà fragile. Le mois dernier, Washington a annoncé l’instauration de droits de douane de 21% sur les importations ivoiriennes, un taux sans précédent en Afrique de l’Ouest. Bien qu’un moratoire de 90 jours ait été accordé pour permettre des négociations, une taxe générale de 10% reste en vigueur.

La situation s’annonce particulièrement critique pour le Vietnam, plaque tournante majeure de la transformation et de la réexportation vers les États-Unis. Si aucun accord n’est trouvé, un tarif douanier prohibitif de 46% pourrait s’appliquer dès le mois de juillet, une perspective jugée insoutenable par les acteurs industriels vietnamiens. Pour ne rien arranger, la baisse du dollar vient fragiliser les contrats commerciaux conclus antérieurement à des taux plus favorables, selon les dires du patron du CCA.

La Côte d’Ivoire se trouve donc à la croisée des chemins, forte d’une production record mais confrontée à des défis majeurs sur le marché international. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer l’évolution des négociations commerciales et leur impact sur l’avenir de la filière ivoirienne de l’anacarde.

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