CEMAC : Les liquidités excédentaires du système bancaire s’effondrent de 54%
Les liquidités excédentaires du système bancaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont connu une chute vertigineuse de 54% en glissement annuel, passant de 4 942,1 milliards de francs CFA à 2 280,3 milliards de francs CFA à fin avril 2024. Cette baisse drastique s’explique par un double mouvement : d’une part, une réduction des injections de liquidité par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et d’autre part, une augmentation de la demande de crédit de la part des banques.
Une politique monétaire plus restrictive de la BEAC
Face aux pressions inflationnistes croissantes, la BEAC a resserré sa politique monétaire ces derniers mois. Cela s’est traduit par une diminution des injections de liquidité destinées à soutenir les banques et à assurer la fluidité des transactions sur le marché interbancaire. Cette mesure vise à limiter la création monétaire et à juguler les risques d’hyperinflation.
Une demande de crédit en hausse
Parallèlement à la politique restrictive de la BEAC, la demande de crédit de la part des banques a connu une hausse notable. Cette tendance s’observe dans un contexte de reprise économique post-pandémie, où les entreprises et les ménages ont besoin de financements pour relancer leurs activités et investir. La hausse de la demande de crédit accentue la pression sur les liquidités disponibles dans le système bancaire.
Conséquences et perspectives
Cette baisse des liquidités excédentaires n’est pas sans conséquences. Elle entraîne une augmentation des taux d’intérêt sur le marché interbancaire, ce qui renchérit le coût du crédit pour les banques et, par conséquent, pour leurs clients. Ce renchérissement du crédit pourrait ralentir la croissance économique dans la zone CEMAC.
La BEAC surveille de près l’évolution des liquidités excédentaires et devrait continuer à ajuster sa politique monétaire en fonction de la conjoncture. L’enjeu est de trouver un équilibre entre la nécessité de maîtriser la masse monétaire et de soutenir la croissance économique dans la région.