BVMAC : Le gouverneur de la BEAC confirme l’introduction imminente en bourse de la Commercial Bank Cameroun
BVMAC : Le gouverneur de la BEAC confirme l’introduction imminente en bourse de la Commercial Bank Cameroun
S’exprimant en conférence de presse le 2 mars 2023 à Douala, la capitale économique camerounaise, au sortir d’une séance de travail avec les actionnaires de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Beac, a annoncé l’introduction prochaine en bourse de la Commercial Bank Cameroun (CBC). « Toutes les autorisations ont déjà été obtenues » pour déclencher le processus, confie pour sa part Louis Banga Ntolo, le directeur général de la Bvmac, qui précise cependant que le dossier n’est pas encore sur la table des responsables du marché financier unifié de l’Afrique centrale.
L’on se souvient que début mars 2022, Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, a lancé un avis à manifestation d’intérêt pour le recrutement du conseil de l’État du Cameroun, dans le processus de finalisation de la restructuration de la CBC. Le cabinet recherché avait notamment pour missions d’élaborer le calendrier global de l’opération devant aboutir au retrait partiel de l’État du capital de cette banque, ou encore d’aider au recrutement de l’entreprise devant se charger de l’introduction en bourse de la CBC.
Cette prestation devait être exécutée en 12 mois, selon le délai prescrit par l’avis à manifestation d’intérêt. Ce qui signifie qu’en principe, au 2e trimestre 2023, cette prestation devrait être bouclée, afin d’ouvrir la porte au processus proprement dit d’introduction de la CBC en bourse. Il est question de mettre en vente à la Bvmac 30% des actions détenues par l’État du Cameroun dans le tour de table de cette ancienne banque privée, contrôlée par le défunt milliardaire Victor Fotso jusqu’à l’arrivée de l’État.
Partenaire stratégique
Sauvée de la faillite, après une longue période d’administration provisoire imposée par le régulateur du secteur bancaire (Cobac), à la suite de la découverte de difficultés liées au respect des ratios prudentiels et la préservation des fonds propres, la CBC a dû être recapitalisée par l’État. Pour ce faire, le Trésor public y a injecté 12 milliards de FCFA en 2013, permettant ainsi à l’État de contrôler 98% du capital.
Au terme de l’assainissement de son bilan, la CBC présente au 31 décembre 2020 un produit net bancaire de 24,22 milliards de FCFA, contre 12,33 milliards de FCFA trois ans plus tôt. Les provisions à la même date avoisinent 6,62 milliards de FCFA et le bénéfice s’établit à 3,60 milliards, soit une hausse de 44%, comparé aux 2,5 milliards de FCFA réalisés en 2019.
Fort de ces résultats encourageants, qui se poursuivent jusqu’à nos jours, apprend-on de bonnes sources, et conformément aux dispositions de son plan de restructuration et des exigences du FMI, l’État souhaite se désengager partiellement de la CBC. Ceci, selon le schéma ci-après : cession de 51% du capital de la banque à un partenaire stratégique à sélectionner par appel à concurrence ; ouverture de 30% de la CBC aux investisseurs de la Bvmac ; conservation du reliquat de 17% des actions de l’État dans le capital social de la CBC.