Tchad : suspension de l’aide du FMI, voici les raisons
Après le refus de l’allègement de la dette par le comité des créanciers du Tchad le 13 octobre dernier à cause de la flambée des prix du pétrole, le Fonds monétaire international a annoncé le 1er novembre dernier la suspension de son aide au pays au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).
Dans un entretien accordé à Bloomberg, Catherine Pattillo Directrice adjointe du département Afrique du FMI a affirmé : « Nous avons déjà effectué quelques décaissements en faveur du Tchad dans le cadre d’un programme de financement, mais nous ne pouvons plus le faire jusqu’à ce que les créanciers acceptent un allègement de la dette du pays ».
Cependant, compte tenu de l’extrême volatilité des prix du brut, « le Tchad va bénéficier de la hausse des prix du pétrole, mais il n’y a aucune garantie que les prix du pétrole resteront élevés. Un accord sur le réaménagement de la dette du pays est nécessaire pour fournir des assurances en cas de chute des prix du pétrole ». En effet, le pétrole représente 80 % des exportations de ce pays de l’Afrique centrale et près de 40 % des recettes de l’Etat.
Il faut souligner par ailleurs, que le comité des créanciers coprésidé par la France et l’Arabie saoudite avait promis se retrouver à nouveau à N’Djaména pour aborder la nécessité d’un traitement de la dette si un déficit de financement est identifié.
Le pays de Mahamat Idriss Deby fait partie des premiers pays à « demander une restructuration de sa dette extérieure de 3 milliards $ au titre du Cadre commun du G20 pour les traitements de dette ». N’Djamena n’a réussi à s’accorder avec ses créanciers privés, notamment le groupe Glencore, qui est le principal.