Sénégal : 215 millions de dollars du FMI pour atténuer la crise alimentaire
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue au titre de l’instrument de coordination des politiques (ICP) et les deuxièmes revues au titre de l’accord de confirmation (SBA) et de l’accord au titre de la facilité de crédit de confirmation (SCF). L’achèvement des revues permet le déblocage immédiat d’environ 215,78 millions de dollars (161,82 millions de DTS) au Sénégal.
En effet, la flambée des prix mondiaux du carburant et des denrées alimentaires, aggravée par la guerre en Ukraine et, dans une moindre mesure, le gel des échanges avec le Mali en raison des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), perturbent la reprise post-pandémique et exacerbant les arbitrages politiques difficiles. En conséquence, la croissance de cette année a été révisée à la baisse à environ 5 %, tandis que l’inflation devrait atteindre 5,5 %, tirée par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
Les autorités ont adopté un budget rectificatif en mai 2022 pour tenir compte des mesures temporaires et ciblées visant à soutenir les plus vulnérables et à stabiliser les prix des denrées alimentaires consommées par les ménages à revenu faible et intermédiaire, tout en préservant la viabilité de la dette. Les nouvelles dépenses intégrées dans la loi de finances rectificative porteront le déficit budgétaire cette année à 6,2 % du PIB contre 4,8 % du PIB dans le budget initial. La dette publique devrait atteindre 75 % du PIB en 2022.
Malgré ces défis, les perspectives indiquent une activité économique robuste à moyen terme, à condition que des politiques appropriées soient mises en œuvre.
Cependant, ces perspectives sont soumises à une incertitude importante et les risques sont orientés à la baisse. Il s’agit notamment d’une guerre prolongée en Ukraine, d’un gel prolongé des échanges avec le Mali, d’une recrudescence de la pandémie de COVID-19, d’une détérioration de la situation sécuritaire régionale, d’une demande sociale croissante, d’un resserrement sévère des conditions financières extérieures et de l’éventuelle impact des conditions climatiques défavorables.