Nigeria : Le FMI exhorte la Banque centrale à mettre fin aux dérogations bancaires
Dans une position résolue, le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté la Banque centrale du Nigeria (CBN) à lever l’abstention réglementaire accordée aux banques de dépôt dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
En outre, le FMI a mis en garde le gouvernement nigérian contre les amendements proposés à la loi portant création de la banque centrale, soulignant l’importance de préserver l’autonomie de la banque centrale.
Ces recommandations critiques sont issues du rapport de consultation des services de l’article IV du Conseil des gouverneurs du FMI, dévoilé à Washington DC, aux États-Unis, soulignant la gravité de la situation.
Le fonds n’a pas donné de détails sur les dérogations accordées aux banques, mais a souligné l’importance d’une surveillance étroite des institutions face aux risques du secteur financier.
Le rapport disait : « Les administrateurs ont souligné l’importance d’une surveillance étroite des risques du secteur financier. Ils ont soutenu l’augmentation du capital minimum des banques et ont exhorté la CBN à mettre fin à l’abstention réglementaire introduite pendant la pandémie. Les administrateurs ont reconnu les récentes améliorations apportées au cadre de LBC/FT et ont appelé à une action durable pour sortir de la liste grise du GAFI. Ils ont soutenu les efforts des autorités visant à favoriser l’inclusion financière et à approfondir le marché des capitaux.
Le FMI affirme que le cadre juridique et opérationnel entourant la politique monétaire au Nigeria doit être renforcé.
Dans une observation poignante, le FMI s’est dit préoccupé par l’absence d’une hiérarchie claire entre les objectifs de la CBN. Le FMI a également souligné la présence de représentants du gouvernement au conseil d’administration et potentiellement au comité de politique monétaire, comme le prévoit la loi CBN de 2007.
Cette structure organisationnelle, selon le FMI, pose des défis à l’efficacité des opérations de politique monétaire et introduit une ambiguïté quant à la responsabilité publique.
En outre, le FMI a souligné la nécessité urgente de moderniser la loi CBN de 2007, en l’alignant sur les recommandations de l’évaluation des sauvegardes de 2021. Cet effort de modernisation vise à renforcer la primauté de la stabilité des prix, à accroître l’autonomie des banques centrales et à renforcer les dispositifs de gouvernance.
Le recours massif au financement monétaire du déficit budgétaire est particulièrement préoccupant, une pratique qui mérite un réexamen attentif dans la quête de la stabilité et de la durabilité économiques.
Le rapport disait notamment : « Les administrateurs ont soutenu les intentions des autorités de passer à un régime de ciblage de l’inflation et ont recommandé de renforcer l’indépendance et la communication de la banque centrale pour assurer une transition réussie.
« Ils ont recommandé la prudence concernant les amendements à la loi sur la Banque centrale du Nigéria qui pourraient affaiblir l’autonomie de la banque centrale. Ils ont encouragé de nouveaux progrès dans la mise en œuvre des recommandations en suspens de l’évaluation des sauvegardes de 2021.
« Les administrateurs ont félicité les autorités d’avoir relancé le programme de transferts monétaires et ont souligné l’urgence de l’intensifier pour atténuer l’insécurité alimentaire aiguë. Ils ont salué le travail des autorités sur une stratégie globale de mobilisation des recettes, comprenant le renforcement de l’application des taxes et l’élargissement de l’assiette fiscale.
« Ils ont souligné l’importance de maintenir une politique monétaire stricte pour ramener l’inflation sur une trajectoire descendante, de maintenir la flexibilité du taux de change et de constituer des réserves. Les administrateurs se sont félicités de la suppression des distorsions du marché des changes et ont encouragé les autorités à continuer d’améliorer le fonctionnement du marché des changes, notamment en adoptant un cadre d’intervention sur les changes bien conçu.