Nigeria : La Banque centrale maintient le cap de la rigueur malgré le repli de l’inflation
Nigeria : La Banque centrale maintient le cap de la rigueur malgré le repli de l’inflation
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a une nouvelle fois surpris les observateurs en décidant de resserrer davantage sa politique monétaire. Lors de sa réunion du 24 septembre 2024, le Comité de politique monétaire a relevé son taux directeur de 50 points de base, portant ainsi le taux à 27,25%. Cette décision marque la treizième hausse consécutive, un signal fort de la détermination des autorités à juguler l’inflation et à stabiliser la naira.
Bien que les derniers chiffres aient montré un léger ralentissement de l’inflation, les pressions sur les prix demeurent élevées au Nigeria. Les analystes estiment que cette nouvelle hausse des taux vise à consolider les gains déjà réalisés et à ancrer les anticipations d’inflation à moyen terme. Les causes de cette inflation sont multiples : tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, dépréciation du naira, hausse des coûts de production, et fragilité du système alimentaire.
Les enjeux d’une politique monétaire restrictive
Cette politique monétaire agressive présente des avantages et des inconvénients. D’un côté, elle permet de contenir l’inflation et de renforcer la crédibilité de la banque centrale. De l’autre, elle risque de freiner l’activité économique en renchérissant le coût du crédit pour les entreprises et les ménages. Le ralentissement de la croissance pourrait aggraver les problèmes sociaux et politiques du pays.
Les réactions du marché
Les marchés financiers ont réagi de manière contrastée à cette décision. Si certains observateurs saluent la détermination de la banque centrale, d’autres s’inquiètent des conséquences sur l’activité économique. Le coût du crédit élevé pourrait décourager les investissements et peser sur la création d’emplois.
En conclusion, le Nigeria est confronté à un défi majeur : concilier la stabilité des prix et la croissance économique. La politique monétaire restrictive mise en œuvre par la banque centrale est un élément clé de cette équation, mais elle ne suffit pas. Des réformes structurelles sont nécessaires pour transformer l’économie nigériane et lui permettre de mieux résister aux chocs externes.