Mali-Burkina-Niger : Vers la création effective d’une monnaie commune ?
Une telle devise sera plus forte que le franc CFA, a fait valoir à Sputnik Afrique l’analyste socio-économique Issoufou Boubacar Kado Magagi.
Selon lui, la création de cette monnaie commune prendra du temps, mais c’est une “condition de la souveraineté monétaire”.
“Le système CFA impose un déficit de financement de l’économie et une surévaluation du taux de change aux États membres de la zone CFA. Et cette imposition n’est profitable qu’à la France. C’est le Trésor français qui gère tout”, a expliqué le consultant en finances publiques.
Cette institution prélève 65% des recettes des exportation, ce qui fait que le pays ne touche que 35% restant. “Le système CFA ne permet pas aux pays de la zone CFA de se développer”, insiste-t-il.
“Compte tenu de l’importance de nos exportations, on peut demander de nous payer en notre monnaie locale. Comme la Russie le fait maintenant”, préconise l’analyste.
Eternelle réticence française
Pour Issoufou Boubacar Kado Magagi, dès qu’un chef d’État africain “parle de la création de la monnaie dans son propre pays, les Français s’organisent pour organiser un coup d’État ou bien l’assassiner”.
“Le premier Président togolais Olympio a été assassiné parce qu’il voulait créer sa propre monnaie. Le Président Modibo Keïta a été renversé parce que le Mali a créé sa propre monnaie. Sékou Touré quand il a créé la monnaie en 1958, la France a tout ramassé, elle a presque tout brûlé”, a-t-il expliqué.
“Avec la sortie de l’AES, c’est un point de départ pour la création des États-Unis d’Afrique. Parce qu’avec l’AES, vous allez voir beaucoup des pays déçus de la Cédéao, de l’UEMOA. Un à un, ils vont rejoindre l’AES, une fois qu’ils auront rejoint l’AES, on va créer un grand bloc d’intégration économique et monétaire”, estime l’analyste.
Il ajoute que les dirigeants des États concernés “sont animés de la bonne volonté et du courage de sortir les pays du Liptako-Gourma du sous-développement économique et social”.