L’encours des valeurs du Trésor de la CEMAC en forte hausse, mais des signaux de ralentissement
L’encours des valeurs du Trésor de la CEMAC en forte hausse, mais des signaux de ralentissement
L’encours des titres publics de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) a connu une croissance significative, atteignant 7 167,7 milliards de FCFA à fin octobre 2024, soit une hausse de 11,5% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation témoigne de la vitalité du marché primaire des Bons et Obligations du Trésor Assimilables (BTA et OTA) et de la capacité des États de la sous-région à mobiliser des ressources pour financer leurs besoins.
Le Congo, le Gabon et le Cameroun sont les principaux émetteurs de titres publics au sein de la CEMAC, représentant ensemble plus de 77% de l’encours total. Les États membres ont privilégié les émissions d’OTA à longue maturité, qui représentent désormais 81,3% du portefeuille global des titres.
Des signaux de saturation du marché
En parallèle de cette croissance, plusieurs indicateurs laissent entrevoir un potentiel ralentissement de l’activité sur le marché des titres publics. Les taux de souscription et de participation des investisseurs institutionnels ont baissé de manière significative, suggérant une saturation du marché ou une réticence croissante des investisseurs à absorber davantage de dette publique. Cette tendance pourrait être liée au resserrement des conditions monétaires mis en œuvre par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC).
La CEMAC devra donc relever plusieurs défis pour maintenir la dynamique de son marché des titres publics. Il s’agira notamment de diversifier la base d’investisseurs, de renforcer la transparence et la liquidité du marché, ainsi que de développer de nouveaux produits financiers adaptés aux besoins des émetteurs et des investisseurs.
En conclusion, la forte croissance de l’encours des valeurs du Trésor de la CEMAC est un signal positif qui témoigne de la confiance des investisseurs dans les économies de la sous-région. Toutefois, les récents indicateurs de ralentissement appellent à une vigilance accrue et à une adaptation des stratégies de financement des États membres.