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Le dollar, principal risque pour l’économie africaine
Au-delà de l’inflation, les économies africaines sont mises sous pression par leur dépendance au dollar, à en croire l’agence de notation GCR Ratings. Plombées par l’inflation ou les perturbations de certaines chaînes d’approvisionnement, les économies africaines souffrent par ailleurs de leur dépendance au dollar, selon l’agence de notation GCR Ratings, dont l’actionnaire majoritaire est le célèbre Moody’s Rating.
“On peut continuer de parler de l’inflation ou de la hausse des taux d’intérêt par les banques centrales, mais le principal problème demeure celui du coût du dollar“, a ainsi déclaré un responsable de l’agence dans un podcast.
Et de citer l’exemple de certaines banques ghanéennes, qui ont pu générer de la marge en effectuant des transactions entre le dollar et la monnaie locale, le cédi. Mais la volatilité des taux de change met inévitablement ces établissements sous pression.
Le fait d’être assujetti au dollar pour les importations de biens ou services est un défi à surmonter, et nécessite d’ajuster sa politique monétaire, ajoute encore ce responsable. Le soutien à des secteurs clés qui supportent l’emploi, comme l’agriculture, peut aider à compenser les difficultés.
Dans un récent rapport, le Fonds monétaire international (FMI) a lui-même admis qu’un dollar fort pouvait être préjudiciable aux “marchés émergents”, compliquant notamment leur lutte contre l’inflation.
Alternatives au dollar
Pour sortir de cette dépendance au dollar, certains pays d’Afrique tentent d’innover. C’est notamment le cas du Ghana, qui songe désormais à acheter son pétrole en or. Une manière de stabiliser son économie, mais aussi de sortir du carcan du billet vert, comme l’expliquait récemment à Sputnik l’économiste suisse Sergio Rossi.
“C’est une tentative désespérée de se débarrasser de la domination du dollar américain, qui a une série d’effets négatifs sur l’économie mondiale […]. C’est le résultat de l’utilisation par les États-Unis du dollar comme arme économique pour satisfaire leurs propres intérêts à court terme”, expliquait-il ainsi.
Le débat pour mettre fin à l’hégémonie du dollar a également lieu au sein des BRICS, qui tentent de travailler à un modèle multipolaire. L’Inde souhaite par exemple commercer en roupies avec plusieurs pays africains.
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