Kenya : La croissance de mobile money atteint son plus bas niveau depuis 16 ans
Le Kenya, pionnier des transactions d’argent mobile en Afrique, a connu l’année dernière la croissance des transferts la plus lente depuis 2007, suite à la décision du gouvernement d’augmenter les droits d’accise sur les frais de transaction, a rapporté Bloomberg.
Au fil des années, les plateformes d’argent mobile sont devenues le choix préféré des citoyens en raison de leur modèle opérationnel plus rapide, plus simple et plus rentable.
Le Kenya est la deuxième économie mondiale d’argent mobile après la Chine, et les principaux fournisseurs d’argent mobile du pays comprennent M-Pesa de Safaricom et Airtel Money.
En 2023, la valeur des transactions dans le pays est passée à 7 950 milliards de shillings (49 milliards de dollars), contre 7 910 milliards de shillings l’année précédente, selon les données de la Banque centrale du Kenya.
Le nombre de portefeuilles mobiles a également connu une augmentation de 6 %, pour atteindre 77,3 millions fin 2023.
La croissance de 0,5% de la valeur des transactions en 2023 représente le rythme le plus lent depuis l’introduction du service en mars 2007. Cette décélération est le résultat de l’augmentation des droits d’accises sur les frais de transaction, qui sont passés à 15% l’an dernier par rapport à l’année précédente. 12%, comme le rapporte la Kenya Revenue Authority.
La banque centrale collecte les données des agents d’argent mobile, et non de canaux alternatifs tels que les applications téléphoniques qui ont connu une croissance exponentielle, selon Silha Rasugu, analyste chez EFG Hermes. Les conditions économiques difficiles ont également eu un impact sur les revenus disponibles, contribuant au ralentissement de la croissance des transactions d’argent mobile, a-t-il expliqué.
“Ces transactions reflètent également le portefeuille du consommateur”, a déclaré Rasugu. “Cela pourrait être le signe que les consommateurs sont sous pression.”
L’Afrique de l’Est, qui héberge le géant africain de l’argent mobile M-PESA, a enregistré une baisse d’activité pendant deux ans depuis 2020. En revanche, l’Afrique de l’Ouest a enregistré une augmentation de 25 % entre 2021 et 2022, fidèle à la cohérence de 2018.