Enjeux climatiques en Afrique : Les pays pollueurs ne voient que leur intérêt
Promesses non tenues et manque de financement. Des responsables dans le domaine de l’environnement en Côte d’Ivoire et au Mali se montrent critiques face à l’inaction des pays pollueurs, dont les activités entraînent des effets néfastes pour l’environnement en Afrique.
La 27ème édition de la Conférence des Parties (COP) sert de plateforme pour de nouvelles promesses des pays industrialisés quant à leur engagement aux enjeux climatiques en Afrique. Et pour cause: le continent subit depuis longtemps “des effets sévères” de l’activité de ces pays dans tous les spectres de la vie.
Or, quid d’anciennes promesses? Le président de l’ONG malienne ASEDS, s’occupant des conditions de vie des populations du Sahel, estime au micro de Sputnik que celles “qui n’ont pas été tenues par ces pays sont nombreuses”.
En guise d’exemple, Souleymane Cissouma revient sur le projet de la Grande Muraille Verte pour le Sahel et le Sahara lancé en 2007 et évoqué dans le COP27.
« Il y a un seul cercle sur [49] cercles qui a été financé. C’est très pénible. Environ moins de 5% de financement sur le projet. C’est vraiment insignifiant pour un pays », regrette-il.
Le sujet des promesses non tenues par les pays industrialisés est aussi déploré, auprès de Sputnik, par le responsable d’Exploitation d’une compagnie pétrolière en Côte d’Ivoire, Konan Kouassi Dieudonné.
D’après lui, ce comportement irresponsable peut “retarder” les ambitions de leur pays dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30,4 % d’ici 2030, ainsi que l’augmentation du taux de couverture forestière de 10% et à 20% à l’horizon 2030.
Quid des énergies renouvelables?
Continuant d’utiliser les centrales nucléaires et celles à charbon, les pays industrialisés demandent aux pays africains d’opter pour des énergies renouvelables.
Si celles-là “contribuent à l’équilibre du climat”, “l’Afrique ne doit pas être à la marge de cet équilibre”, juge ce spécialiste de l’environnement. Or, “les pays occidentaux ne voient que leur intérêt dans cette affaire”.
En matière d’énergies renouvelables, se jouent également “les potentialités favorables pour le développement de leurs économies”, précise Souleymane Cissouma. Cependant, “si les Occidentaux voient les choses à leur manière, nous, nous voyons l’avantage d’exploiter nos ressources pour notre propre intérêt”, tranche-t-il.
Les dirigeants des pays africains ont été nombreux à appeler les pays occidentaux à fournir un financement immédiat pour faire face aux changements climatiques touchant l’Afrique. Parmi eux, le Président sénégalais, la ministre sud-africaine de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche ou encore la ministre de l’Environnement du Congo-Brazzaville.