Devises : sale temps pour le cedi et deux autres monnaies africaines
Sale temps pour le cedi, la monnaie ghanéenne ! Sa valeur a considérablement chuté et est passée de 3,3% lundi à 11,2750 pour un dollar, selon Bloomberg, rapporte afriksoir. Cela fait d’office du cedi, « la devise la moins performante au monde », constate ce site d’information.
Cette année, le cedi aura perdu 45,1% de sa valeur au profit du dollar américain. Il s’agit là, d’une très mauvaise performance, la pire parmi 148 devises au monde.
Le président Ghanéen Nana Akufo-Addo avait opté pour une gouvernance sans le Fonds monétaire international (Fmi), sans son aide financière. « Nous sommes déterminés à mettre en place des mesures irréversibles, pour maintenir une stabilité macro-économique. Ainsi, il n’y aura plus aucune raison de s’appuyer sur cette institution internationale », avait-il déclaré dans un discours à la nation en 2018. Ligne qu’il a suivie malgré le désaccord de l’opposition.
Au début des années 2000, l’ex-président John Mahama s’était tourné vers l’institution de Wretton woods dans le sillage de la chute périlleuse des prix des matières premières, dont le pétrole. Le Ghana avait alors bénéficié d’un emprunt intégralement remboursable de 918 millions de dollars.
Partisan de la ligne d’indépendance vis-à-vis des crédits du Fmi, Nana Akufo-Addo a souvent critiqué l’endettement du Ghana lors de la campagne présidentielle de 2017 à l’issue de laquelle il a été élu pour la première fois. Dans un pays riche aussi bien d’or (deuxième producteur en Afrique), de pétrole (dès 2010) que de cacao (producteur mondial), l’actuel président a presque réalisé le miracle avant de sombrer.
Il a, en effet, ramené le déficit budgétaire de 9,3 % à 5,6 % du Pib, rappelle le quotidien Le Point. Bloomberg aussi avait « décrit la Bourse du Ghana comme la Bourse la plus performante au monde en janvier 2018. Le rapport a illustré comment l’indice composite de la Bourse du Ghana a gagné 19 % depuis le début de l’année, en dollars, devant les marchés boursiers nigérian, chinois et brésilien ».
Face aux difficultés, Nana a dû faire volte-face. En juillet 2022, son pays a renoué avec le Fmi qui a adopté en sa faveur, un programme de sauvetage en vue de rétablir la stabilité macroéconomique. Bloomberg que cite Afriksoir, estime que le Ghana est en attente de recevoir jusqu’à 3 milliards de dollars de prêts pendant plus de trois ans. Un aide pour stimuler les finances et soutenir la balance des paiements.
Le naira nigérian et le rand sud-africain se sont elles aussi dépréciées face au dollar.