Cacao : le Cameroun interdit les exportations vers le Nigeria, accusé de siphonner la production du Sud-Ouest
Cacao : le Cameroun interdit les exportations vers le Nigeria, accusé de siphonner la production du Sud-Ouest
Le Cameroun veut interdire les exportations massives frauduleuses de son cacao vers le Nigeria. Cette décision a été prise lors de la réunion de crise organisée par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, le 13 juin 2023 à Yaoundé, avec les différents acteurs de la filière cacaoyère camerounaise.
« Je vais prendre un texte portant interdiction de l’exportation du cacao vers le Nigéria. Les exportations doivent tenir compte de la loi.je ne pense pas que nous soyons sur le régime de l’importation illégale. Il faut immédiatement renforcer les mesures sur le terrain » a martelé Luc Magloire Mbarga Atangana.
En effet, depuis des décennies, ce pays est accusé par les opérateurs de la filière cacaoyère camerounaise de s’emparer d’une bonne partie de la production de la région du Sud-Ouest du Cameroun.
Après avoir énuméré les conséquences néfastes du phénomène sur l’économie nationale, les acteurs de la filière ont fait quelques recommandations au membre du gouvernement pour venir à bout. Il s’agit de la sensibilisation des opérateurs économiques sur la réglementation interdisant l’exportation illégale du cacao, l’encadrement des exportateurs, la création des nouveaux postes militaires, l’organisation régulière des marchés périodiques, l’implication des acteurs de la commercialisation aux différentes opérations dans les bassins de production.
De sources internes au ministère du Commerce, la décision du ministre Mbarga Atangana est consécutive à l’aggravation du phénomène des exportations frauduleuses des fèves camerounaises vers le Nigeria ces dernières années. Le phénomène s’est intensifié depuis le déclenchement des revendications séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, fin 2016, révèle Investir au Cameroun.
Selon des opérateurs locaux de la filière, la porosité des frontières entre le Cameroun et le Nigeria, puis les prix compétitifs pratiqués par les acheteurs nigérians contribuent également à entretenir ce siphonnage de la production camerounaise.