Bénin : Une nouvelle stratégie d’investissement communal se dessine, axée sur la préparation et la résilience budgétaire

Bénin : Une nouvelle stratégie d’investissement communal se dessine, axée sur la préparation et la résilience budgétaire
Loin d’être un signe de défaillance, le démarrage modéré des investissements communaux au Bénin au premier trimestre 2025 semble révéler une approche stratégique et prudente de la part des collectivités locales. Selon le dernier rapport de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP), un faible taux d’exécution des dépenses ne reflète pas une impasse, mais plutôt une période de préparation intensive qui prépare le terrain pour des réalisations plus substantielles au cours de l’année.
Le rapport de la DGTCP indique un taux de consommation des crédits budgétaires d’à peine 3 % à la fin du premier trimestre 2025. Cette situation, qui pourrait de prime abord sembler inquiétante, est à mettre en perspective avec une tendance notable : une augmentation de 40,2 % des dépenses allouées aux études et à l’accompagnement des projets. Ce rééquilibrage de la structure des dépenses signale une démarche volontariste et rigoureuse des communes. Elles privilégient désormais une phase de conception et de préparation plus approfondie, renforçant la solidité technique, juridique et financière des projets avant de lancer leur exécution.
Cette stratégie est particulièrement pertinente en 2025, une année charnière à l’approche des élections locales et générales. En s’assurant que les projets sont solides et bien planifiés dès le départ, les communes réduisent les risques de retards, d’erreurs coûteuses et de malfaçons qui ont pu handicaper l’exécution par le passé. Cette approche prudente est une garantie pour maximiser l’impact des investissements et répondre efficacement aux attentes citoyennes.
Une capacité financière solide pour l’action future
Malgré une légère contraction du budget global, le montant agrégé des investissements des 77 communes béninoises reste élevé, s’établissant à 195,04 milliards de F CFA. Ce qui est particulièrement révélateur de la résilience financière des collectivités, c’est l’abondance des ressources reportées des exercices précédents. Ces fonds non consommés ont connu une hausse remarquable de 29,2 %, atteignant le montant substantiel de 109,31 milliards de F CFA.
Cette “réserve stratégique” de plus de 109 milliards de F CFA donne aux communes une puissance de feu financière sans précédent. Elle garantit que les projets d’envergure, notamment la construction d’infrastructures publiques (qui représente 63,2 % du budget), ne manqueront pas de financement une fois les phases préparatoires terminées. L’apparente “faible capacité d’absorption” se transforme ainsi en un atout, assurant la disponibilité des fonds pour les phases les plus intenses de l’exécution, qui interviendront au cours du second semestre.
Des réformes et des perspectives prometteuses pour une meilleure gouvernance locale
La DGTCP ne se contente pas de dresser un constat. En identifiant les défis, elle fournit également une feuille de route pour les surmonter. Les communes sont encouragées à simplifier les procédures de passation de marchés et à renforcer les compétences techniques de leurs services. En réduisant la dépendance aux financements extérieurs complexes à mobiliser et en optimisant l’utilisation des ressources internes, les collectivités locales s’acheminent vers une plus grande autonomie financière et une efficacité accrue.
Ce changement de paradigme, centré sur la préparation, l’efficacité et la maîtrise des procédures, augure d’un second semestre 2025 nettement plus dynamique. La gestion proactive des fonds publics et la détermination à garantir la qualité des projets placent les communes béninoises sur la voie d’un développement local durable et tangible pour leurs citoyens.