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vendredi, novembre 22, 2024
BÉNIN A L’INSTANTECONOMIESOCIETE

Flambée généralisée des prix, les explications du Ministre de l’Économie et des Finances Romuald Wadagni

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Flambée généralisée des prix, les explications du Ministre de l’Économie et des Finances Romuald Wadagni

À la faveur d’une émission diffusée sur la chaîne de télévision publique de l’Ortb, le dimanche 03 avril 2022, Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des finances a expliqué les raisons qui fondent la tendance haussière des prix des produits de premières nécessités avant de dire ce que le gouvernement fait pour soulager aussi bien les commerçants que les consommateurs. 

« Le premier principe qui explique la cherté des produits, c’est le décalage entre une offre qui est insuffisante face à une demande qui est importante ». Par le rappel de ce principe fondamental de la loi du marché, le ministre d’État en charge de l’Économie et des finances, Romuald Wadagni, a opiné sur la tendance à la hausse généralisée des prix des produits de grandes consommations au Bénin. Dans une émission télévisée autour de : « Le Bénin face la cherté de la vie », l’argentier béninois était face aux représentants de la population pour expliquer ce qu’il se passe et les actions du gouvernement pour atténuer la tendance généralisée de hausse de prix sur les marchés de consommations. En face du ministre d’État, il y avait sur le plateau télévisé, Mathias Adimou, président du Groupement des industries, Noël Chadaré, secrétaire général de la Cosi-Bénin, Ernest Gbaguidi, président de l’Association des consommateurs et Mama Taïrou, 1ᵉʳ Vice-président de la Coneb.Dans un ton direct, qui semble franc, Romuald Wadagni a devisé autour de la cherté de la vie au Bénin. Pour lui, la hausse des prix des produits importés s’explique par le décalage entre une offre qui est insuffisante et une demande importante. La hausse des prix des hydrocarbures accentuée par la guerre en Ukraine, engendre une augmentation du coût de production et de transport.

Pression sur les productions agricoles locales

Au sujet de la même tendance haussière observée sur le prix des denrées issues de la production locale, le ministre a expliqué qu’en plus des raisons évoquées pour justifier la hausse des prix des produits importés, trois pays voisins Nigeria, Niger (baisse de production de céréales), le Burkina Faso (baisse de production) s’approvisionnent en maïs et autres céréales au Bénin. « Lorsque vous prenez la production locale, en plus des facteurs qui impactent les produits importés, plusieurs autres facteurs viennent s’ajouter et expliquent la hausse des produits, malgré une production largement au-dessus de la demande nationale », explique-t-il, prenant l’exemple du maïs pour lequel le Bénin a produit plus de 1,6 millions de tonnes.« Nous avons les voisins, principalement trois qui viennent puiser dans notre production locale. Prenons le cas du Nigeria : au 31 décembre 2021, le prix du maïs sur le marché nigérian a augmenté de 15 %. Au Bénin, sur la même période c’est 5,9 %. Donc le commerçant du Nigeria quand il arrive sur le marché béninois, il peut surpayer le maïs parce qu’en se retournant au Nigeria, il peut gagner encore bien plus. Il vient donc et ramasse notre maïs », a ajouté le ministre. « Prenons le cas du Niger : Le Niger cela fait 5 années que du fait du changement climatique la production locale a chuté. Vous prenez les céréales pour 2021-2022, la production est 40 % en deçà de la demande nationale. Donc le Niger vient au Bénin puiser dans le stock national. Vous prenez le Burkina : du fait de l’insécurité depuis plusieurs mois suivi du terrorisme qui entrainent le déplacement des populations, cela agit sur la production et fait qu’ils viennent sur nos marchés », a poursuivi Romuald Wadagni, rappelant que le gouvernement a pris le 16 juin 2021 des mesures pour contrôler et anticiper sur la sortie de nos produits agricoles. Malgré un bonne campagne agricole passée, la demande étant plus forte, la pression sur les produits locaux est sources de hausse de leurs prix. Le Ministre Romuald Wadagni assure cependant que des mesures sont également prises pour soulager les consommateurs. Ainsi, s’agissant de la hausse du prix des hydrocarbures, le ministre a fait savoir que l’État subventionne autour de 5 milliards de francs Cfa par mois le coût d’accès à l’essence et au gasoil à la pompe. « Si la cherté de la vie continue, nous allons pouvoir réajuster nos différentes priorités. La priorité n°1 c’est qu’on s’assure qu’il y ait du pouvoir d’achat pour pouvoir manger. Les besoins fondamentaux de nos citoyens doivent être assumés. C’est notre priorité plus que tout le reste. S’il faut à un moment donné qu’on freine le rythme de construction de routes, nous allons le faire pour donner plus de pouvoir d’achat, de soutien pour que la population se sente mieux », s’est engagé Romuald Wadagni.

Les intrants déjà sécuriser à un prix…

À la question de savoir si la situation de cherté des produits n’est pas liée à la suppression de l’Onasa, le ministre Romual Wadagni est formel. « Nous sommes dans une situation mondiale ». Il conseille plutôt d’éviter un sujet qui fâche. « Ne faites pas d’amalgame. Ne parlons pas non plus de sujets qui fâchent. Les rapports d’audits de ce dispositif ont montré que la population n’en a pas bénéficié. À un moment donné, il ne faut pas mélanger les débats. Le débat aujourd’hui, les gens ont faim. Les gens n’ont pas assez de pouvoir d’achat pour acheter à manger ». Pour assurer une sécurité alimentaire, dans un contexte où le prix des intrants agricoles n’arrête pas de monter, le ministre informe que cette tendance a stimulé le gouvernement du Bénin a anticipé sur la mise à disposition d’intrants au profit des paysans pour la campagne 2022-2023. « Nous avons le produit disponible », assure Romuald Wadagni. Puis, il poursuit : « le Bénin a réussi à sécuriser les intrants à un prix donné. Je prends l’engrais urée qui est l’un des intrants les plus utilisés pour beaucoup de production y compris le maïs. Pour la campagne passée 2021-2022, le paysan avait accès au sac de 50 kg à 12 mille francs. Aujourd’hui le même sac revient à près de 40 mille ». Et, de s’interroger : « Quel paysan a les capacités d’acheter le sac d’engrais à ce prix ? »Le ministre rapporte que le chef d’État a donné des instructions pour que des mesures d’accompagnement soient prises pour baisser significativement le prix des intrants. En revanche, il exhorte à éviter que ces intrants agricoles subventionnés sortent du pays frauduleusement. Il lance un appel : « C’est pour cela que nous appelons au sens de civisme des uns et des autres ».

Augmentation des salaires…

« Dès l’annonce de la hausse du salaire des fonctionnaires, nous avons fait un travail qui a été retoqué dans le bon sens pour les travailleurs par le chef de l’État qui a demandé d’aller plus loin, a fait savoir l’argentier national. Et très rapidement, nous allons, dans la suite des discussions que nous avons avec les partenaires sociaux, aller vers une conclusion qui sera plus que favorable aux travailleurs. De l’autre côté, pour ceux qui sont du secteur privé, la question de base est le salaire minimum, le Smig. Pareil. Les discussions sont en place. Et je peux vous dire, que le comité technique qui a fait quelques simulations les a présentées au chef de l’État. Je ne trahis rien en disant que le chef de l’État a estimé que ce n’était pas assez. Il a estimé que si l’on veut faire les choses, il faut les faire bien. Et a demandé de retourner approfondir les travaux ».

Y. K.A.

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