Guinée-Bissau : une situation économique prometteuse
La Guinée-Bissau est le seul pays lusophone de la zone UEMOA, avec une superficie de 36 125 km2 et une population estimée à 1 967 998 habitants en 2020. L’économie du pays est fortement dépendante du climat politique, des performances de la filière anacarde et de l’aide extérieure.
Avec un taux de croissance réel du PIB estimé à 4,5% en 2019, la Guinée-Bissau a connu un regain de confiance des investisseurs après une période d’instabilité, notamment depuis la signature en 2014 d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) visant à rétablir les équilibres macroéconomique et la conduite de réformes. En dépit des conséquences néfastes de la COVID-19 sur l’activité, l’économie de la Guinée-Bissau a progressé de +1,5% en 2020 et les perspectives à moyen terme demeurent favorables.
Le gouvernement de la Guinée-Bissau compte également sur la mise en œuvre de son programme de développement pour maintenir le pays dans une dynamique de croissance et faire de la Guinée-Bissau un pays attractif pour les investisseurs. Des réformes ont été faites pour aider le pays à atteindre les objectifs du Plan national de développement (la vision Guinée-Bissau en 2025), y compris la première phase couvrant la période 2015-2020. Il s’agit de réformes destinées à renforcer les infrastructures publiques, l’énergie, l’eau et l’assainissement.
Des perspectives économiques encourageantes
Le taux de croissance réel du PIB de la Guinée-Bissau devrait passer de 1,5% en 2020 à 6,3% en 2021 avant de s’établir à 3,6%. Cette dynamique serait portée par l’ensemble des secteurs d’activité dans un contexte marqué par l’amélioration continue du climat politique et la mise en œuvre du plan de relance économique.
La croissance du secteur primaire devrait passer de 3,2% en 2020 à 6,3% en 2021, permettant à la Guinée-Bissau de retrouver des niveaux de croissance significatifs. Après une baisse de 6,2% en 2020, la filière anacarde devrait renouer avec la croissance en 2021 avec une hausse de 9,0% (Ministère de l’Economie et des Finances). Le secteur primaire devrait également bénéficier de l’appui de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) d’un montant de 5 milliards de francs CFA reçu en 2021 pour intensifier la production alimentaire par le développement de cultures telles que le riz.
La croissance du secteur secondaire devrait passer de 1,4 % en 2020 à 6,8 % en 2021, soit une accélération de 5,4 points de pourcentage. Au cours des dernières années, l’industrie a bénéficié de l’impact de grands projets d’infrastructure et d’énergie. En effet, la Guinée-Bissau est appuyée par la BOAD dans le renforcement de ses infrastructures socio-économiques. Ce soutien concerne principalement les infrastructures routières et énergétiques. En 2021, le pays a reçu un prêt de 5 milliards de francs CFA de la BOAD pour l’aménagement et le bitumage de la route Bubba-Katio afin de favoriser le désenclavement de la région du sud et faciliter les échanges commerciaux.
Quant au secteur tertiaire, après avoir enregistré un taux de croissance de 2,5% en 2020, il devrait croître de 5,3% en 2021. Cette accélération de la croissance s’explique par l’augmentation prévue de l’activité dans le secteur commercial, l’hôtellerie et les industries du transport. Dans le secteur des télécommunications, le financement de la Banque mondiale pour l’infrastructure de la fibre optique du pays serait un atout considérable pour l’essor de ce secteur.
Des secteurs clés de l’économie aux résultats significatifs
De 2014 à 2019, le secteur primaire représentait en moyenne 35,3 % du PIB de la Guinée-Bissau. Selon les estimations, le secteur primaire contribuerait à hauteur de 1,13 point de pourcentage à la croissance du PIB en 2020, tandis que le secteur secondaire contribuera à hauteur de 0,18 point de pourcentage à la croissance du PIB en 2020.
La contribution du secteur tertiaire à la croissance du PIB pendant la crise sanitaire a baissé de 1,54 point de pourcentage s’établissant à 1,13 point de pourcentage en 2020.
Les tendances observées dans le secteur primaire sont principalement dues aux progrès du sous-secteur agricole. Quant au secteur tertiaire, la situation s’explique par la bonne dynamique des sous-secteurs des télécommunications et des autres services.
La composition structurelle du PIB de la Guinée-Bissau montre que le secteur tertiaire est la première source de création de richesse du pays. En 2020, ce secteur représentait à elle seule près de 50,0% du PIB. Le secteur tertiaire a été résilient en 2020 avec une croissance estimée à 2,5%, en dépit des effets néfastes des mesures imposées dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 sur le secteur commercial.
Selon le Ministère de l’économie et des finances (MEF), le secteur tertiaire resterait la première source de création de richesse de la Guinée-Bissau en 2021 suivi du secteur primaire. Ces deux secteurs contribuent à près de 90% à la formation du PIB de la Guinée-Bissau.