Banque mondiale: 44 % des pays à faible revenu sont confrontés à un risque élevé de surendettement
Banque mondiale: 44 % des pays à faible revenu sont confrontés à un risque élevé de surendettement
Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé « Debt Transparency in Developing Economies», 44 % des pays à faible revenu sont confrontés à un risque élevé de surendettement.
L’étude révèle que 40 % des pays à faible revenu n’ont publié aucune donnée sur leur dette souveraine depuis plus de deux ans et que nombre de ceux qui la publient ont tendance à limiter les informations à la dette du gouvernement central. De nombreux pays en développement s’appuient de plus en plus sur des prêts adossés à des ressources, dans lesquels les gouvernements obtiennent des financements en mettant en garantie les flux de revenus futurs. Les prêts adossés à des ressources naturelles représentaient près de 10 % des nouveaux emprunts en Afrique subsaharienne entre 2004 et 2018. Plus de 15 pays ont de telles dettes, mais aucun ne fournit de détails sur les accords de garantie.
Les banques centrales au banc des accusés
Selon le rapport « Debt Transparency in Developing Economies», les banques centrales utilisent également des outils de politique monétaire, tels que les pensions et les swaps, pour faciliter les emprunts publics auprès des créanciers étrangers. Mais ces emprunts ne sont ni clairement identifiés dans les bilans des banques centrales ni saisis dans les bases de données des institutions financières internationales. Les marchés de la dette intérieure dans les économies les plus pauvres sont également opaques. Le rapport constate que seulement 41 % de ces économies utilisent les enchères basées sur le marché comme principal canal pour émettre de la dette intérieure. Et ceux qui utilisent les enchères ne divulguent que des informations inégales aux investisseurs.
Le Groupe de la Banque mondiale considère depuis longtemps la transparence de la dette comme une étape cruciale dans le processus de développement des pays, car la transparence facilite les nouveaux investissements, améliore la responsabilité et aide à réduire la corruption. Le système mondial de notification des débiteurs de la Banque reste la source la plus importante d’informations vérifiables sur la dette extérieure des pays à revenu faible et intermédiaire. Tous les pays qui empruntent auprès de la Banque mondiale (plus de 100) sont tenus de déclarer les détails de la dette extérieure due par tout organisme public. En outre, la politique de financement du développement durable (SDFP) de la Banque mondiale incite les pays éligibles à l’IDA à mettre en œuvre des actions concrètes de performance et de politique (PPA) pour améliorer la transparence de la dette, la viabilité budgétaire et la gestion de la dette.
Des recommandations
Le rapport présente une liste détaillée de recommandations, classées par ordre d’urgence. Au premier rang d’entre elles : publier chaque année des statistiques sur la dette publique et garantie par l’État ; encourager la collecte et la communication de données coordonnées ; et la mise en place de systèmes intégrés d’enregistrement et de gestion de la dette conformes aux normes internationales.
A tout prendre, le rapport marque la première évaluation complète des systèmes mondiaux et nationaux de surveillance de la dette souveraine. Il constate que la surveillance de la dette dépend aujourd’hui d’un patchwork de bases de données avec différentes normes et définitions et différents degrés de fiabilité, bricolées par diverses organisations. De telles incohérences entraînent de grandes variations dans les décomptes de la dette publiquement disponibles dans les économies à faible revenu l’équivalent de jusqu’à 30 % du PIB d’un pays, dans certains cas.