DES PERFORMANCES SOUS DES RÉFORMES RIGOUREUSES AU BÉNIN

Les douanes béninoises sous l’impulsion de réformes engagées depuis 2016 retrouvent de meilleures performances. En 2020, malgré les crises liées à la pandémie du Covid-19 avec des conséquences de ralentissement de l’activité économique associée aux pertes des recettes liées à la fermeture des frontières avec le Nigéria, les douaniers béninois sont parvenus à accomplir la mission qui leur ont été confiée. Le Colonel Inoussa Sacca Charles, Directeur général des douanes et droits indirects (DG/DDI) donne une idée sur les efforts consentis par l’administration douanière du Bénin pour réaliser les performances qui lui sont assignées.
Le niveau des recettes réalisées en 2020 en est un témoignage. Déjà, en huit mois, ce sont environ 219, 270 milliards de F CFA, représentant un taux de réalisation de 75% par rapport aux prévisions initiales. C’est l’exploit réalisé par les douanes béninoises lors des 08 premiers mois de l’année 2020 en termes de recettes. Alors que le FMI dans sa revue les créditait d’au plus 60%, les douaniers béninois ont augmenté de près de 15% cette prévision.
« Ce niveau de réalisation des recettes qui correspond à un taux de 102% sur les précisions révisées de l’administration des douanes malgré la crise économique couplée avec la fermeture des frontières avec le Nigeria et la pandémie du Covid-19 a été atteint grâce à de nombreux sacrifices consentis et des réformes courageuses et rigoureuses engagées », a déclaré le Directeur général des douanes et droits indirects.
Selon le Colonel Inoussa Sacca Charles, les moyens qui ont permis d’atteindre ces résultats sont de plusieurs ordres. D’abord les réformes qui découlent du Programme d’actions du gouvernement (PAG), et ensuite les mesures internes prises par l’administration des douanes avec l’appui des autorités au plus haut niveau et des partenaires.
Réformes hardies
Pour ce qui concerne les réformes relatives au PAG, le Colonel Inoussa Sacca Charles a cité le renforcement de la mobilisation et de la gestion des recettes et du cadre de gouvernance ; la mise en place d’un programme d’opérateurs économiques agréés appuyé par Web-Fontaine ; le développement des capacités douanières et de la fonction de veille de l’analyse statistique ; le renforcement des procédures et contrôles douaniers dans les ports des pays de l’Afrique de l’ouest ; la gestion automatisée des risques pour la sélectivité des contrôles ; le renforcement de la facilitation du commerce sur la disponibilité des informations et sur les décisions anticipées…
Par ailleurs, il a indiqué que le renforcement de la facilitation du commerce sur le temps de dédouanement et les normes de services a permis à l’administration des douanes du Bénin d’occuper successivement la première place dans la région dans le classement des administrations douanières par rapport à la facilitation des échanges et la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’Uemoa et de la CEDEAO respectivement en 2018 et en 2019.
« Les reformes opérées avec les partenaires Web-Fontaine et Benin control et la création du guichet unique du commerce extérieur ont aussi permis à l’administration des douanes de réaliser ses objectifs et de les dépasser », a poursuivi le DG/DDI. Il a aussi expliqué qu’avec Bénin control, les réformes engagées ont pris en compte plusieurs volets à savoir : la poursuite de la maitrise de la valeur en douane, la gestion des vracs par la certification des valeurs et des poids des produits liquides, gazeux et solides, le suivi électronique des véhicules d’occasion en transit qui a permis de donner un souffle à la filière et aux transitaires, le tracking des marchandises qui a permis d’éradiquer les fraudes douanières comme le déversement, le scanning des marchandise, la célérité… ».
« L’assistance technique reçue de l’Organisation mondiale des douanes a aussi contribué aux résultats obtenus. Comme réformes internes, il y a eu, entre autres la mise en place d’un management de qualité et l’interconnexion avec les frontières. A tout ceci s’ajoutent plusieurs formations de renforcement de capacités appuyées par divers partenaires », a ajouté le Colonel Inoussa Sacca Charles pour qui, il ne sera pas question pour l’administration douanière de dormir sur ses lauriers mais de redoubler d’effort pour l’atteinte des objectifs fixés.
Baisse prévue des recettes douanières en 2021
La performance réalisée en 2020 ne devrait pas être au rendez-vous en 2021. Les prévisions de l’année 2021 indique que sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs extérieurs, les recettes à mobiliser par les hommes de Inoussa Charles Sacca devraient baisser.
Selon les données de la direction générale des Douanes et des Droits indirects (Dgddi), 432,514 milliards F Cfa seront mobilisés contre 457,500 milliards F Cfa en 2020, soit un écart d’environ 25 milliards F Cfa équivalant à une baisse de 5,5 %. Les recettes fiscales espérées constituent la grande partie des ressources, chiffrées à 429,014 milliards F Cfa en 2021 contre 454 milliards prévus en 2020, soit un écart de 24,986 milliards F Cfa.
Les recettes douanières constituent l’ensemble de droits et taxes perçus par la douane pour le compte de l’Etat. Elles sont considérées également comme le niveau d’entrée des deniers publics dans le trésor public. Elles constituent le niveau de participation de la douane dans le budget de l’Etat.
Pour arriver à mobiliser et maximiser les recettes dans l’administration des douanes en vue de renflouer le compte du trésor public, la douane passe par plusieurs étapes qui vont du fait générateur de l’évaluation de droits et taxes jusqu’au paiement des dettes douanières. Les recettes douanières sont des recettes perçues par la douane au compte de l’Etat considérant sa mission fiscale, celle de percevoir les droits et taxes en faveur du trésr public.