Au Bénin, le Fonds africain de développement, un acteur clé dans le développement et la modernisation de la filière ovine
Au Bénin, le Fonds africain de développement, un acteur clé dans le développement et la modernisation de la filière ovine
Au début des années 2000, le Bénin a engagé une réforme de sa filière ovine, dont la production de viande et de lait ne suffisait pas à répondre à la demande locale. L’objectif affiché par les autorités était de réduire ses importations estimées, chaque année, à 60 000 tonnes de viande et 40 000 tonnes de lait en moyenne. Le Fonds africain de développement, guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, s’est positionné comme un acteur clé de cette réforme.
Partenaire financier principal du Projet d’appui aux filières lait et viande, approuvé en décembre 2008 le Fonds a accordé un financement de 39,24 millions de dollars américains pour la réalisation de plusieurs infrastructures modernes au profit des populations de 18 communes du Bénin.
« Le projet a réalisé la plupart des infrastructures prévues. Il y a des retenues d’eau construites ainsi que des fermes d’élevage, des milliers de laiteries et des petits abattoirs dans les communes de Calavey et de Sanvè », explique Émile Godonou, coordonnateur du projet. Ces infrastructures ont été réalisées avec le concours des structures décentralisées du ministère béninois de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, des élus communaux et des bénéficiaires directs.
« Ce projet a fait établir dans notre commune trois infrastructures de grande importance, souligne Timothée Biaou, maire de Savè. Il y a le marché à bétail qui nous permet, toutes les semaines, d’acheter et de vendre des bovins et des petits ruminants. Il contribue énormément à l’activité et capitalise les ressources financières pour l’économie de notre commune. Nous avons l’aire d’abattage pour améliorer de façon très sensible l’abattage des animaux dans des conditions hygiéniques requises. Enfin, nous bénéficions de la remise en état du barrage pour que le bétail puisse trouver de l’eau et que les éleveurs arrivent facilement à abreuver leurs troupeaux. ».
Le maire de Banikoara se réjouit également des 30 kilomètres de routes aménagées sur l’étendue du territoire communal. « Ce sont des routes bien aménagées avec des ouvrages qui permettent l’évacuation des produits laitiers et autres produits agricoles. Nous avons également bénéficié de la construction du marché à bétail de l’Alborie », précise Bio Sarako.
Un projet porteur d’avenir
Le projet, achevé en 2017, a enregistré des résultats satisfaisants entre 2012 et 2017 : Le taux de mortalité annuel a reculé de 12 % à 3 % chez les bovins, de 15 % à 8 % chez les ovins, de 15 % à 9 % chez les caprins et de 19 % à 6 % chez les porcins.
Par ailleurs, il a été noté un accroissement du rendement laitier (de 212 litres de lait par vache et par lactation à 316 litres en fin du projet) et de la productivité en viande – générant une production additionnelle de plus de 79 000 tonnes de viande. Aussi, le taux de couverture des besoins de la population en produits animaux par la production nationale, qui était de 35,6 % (2012) est passé à 36,3 % (2017) pour le lait et de 52,3 % à 69,83 % pour la viande.
Les filières viande et lait font ainsi partie des projets phares du référentiel de développement quinquennal du Bénin intitulé « Programme d’actions du Gouvernement » (PAG, 2016-2021), en raison de leur contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la création d’emplois et de revenus.
Améliorer la productivité
En 2021, le Bénin a soumis au financement du Groupe de la Banque le Projet d’appui au développement des filières lait et viande et à la promotion des entreprises d’élevage. L’objectif était d’améliorer la productivité et la profitabilité de la filière ovine de façon durable et climato-intelligente. Pour sa mise en œuvre prévue sur cinq ans (2022-2026), le projet bénéficie d’un prêt de 15,17 millions de dollars et d’un don de 13,40 millions de dollars du Fonds africain de développement.
Le projet prévoit notamment la réhabilitation de dix retenues d’eau pour l’alimentation en eau du bétail et la réalisation de 57 forages pour équiper des abreuvoirs et des pompes immergées solaires, dont neuf seront reliés à des châteaux d’eau. D’autres travaux sont programmés, dont l’aménagement de 2 500 hectares d’aires de pâturage, le traçage et le balisage de 500 kilomètres de couloirs de passage des animaux, et la construction de trois marchés de bétail et trois postes d’abattage.