Campagne de tomate 2024 : mévente globale des producteurs d’Agoué
Les producteurs de tomates de la commune de Grand-Popo (Sud-Ouest Bénin) peinent à vendre leurs productions dont le stock a du mal à être absorber par le marché domestique et pour lequel le marché régional semble restreint…
La campagne 2024 de tomate dans la commune de Grand-Popo est mitigée. Entre large sourire et déception, les producteurs de tomates s’affairent entre les fermes et la mise en marché bord le champ. Tant, les récoltes sont au-delà des attentes, mais la vente ne suit point.
Cette année, les producteurs reconnaissent de manière unanime que les récoltes sont satisfaisantes. D’aucuns affirment que les récoltes ont donné au-delà des prévisions. Selon la plupart des producteurs rencontrés, la saison offre des tomates de bonne qualité assortie à un bon rendement. Cette performance est mise au profit de la qualité des semences et la qualité du traitement des engrais. Les producteurs n’ont pas manqué de saluer l’interdiction d’entrée au Bénin d’intrant en provenance de pays voisins.
Ce rendement meilleur devrait permettre aux producteurs d’améliorer leurs chiffres d’affaires. Le secteur n’étant pas réglementé par l’État, les prix sont fixés en fonction de l’offre et la demande. Les plus gros acheteurs dans cette localité de Grand-Popo proviennent du Nigéria et du Niger. Lorsque la concurrence est favorable, le panier de tomates pouvait atteindre un prix de vente de 25 mille Francs Cfa. Cette campagne, les producteurs n’auront pas cette opportunité. Le panier de ce fruit-légume est cédé à 4 000 voire moins aux désarrois des producteurs.
Cette dépréciation du prix de la tomate est liée essentiellement à la chute du Naira. La fermeture de la frontière ne facilite point l’exportation vers le Niger. Ces facteurs exogènes amplifient l’exposition le long des routes de paniers de tomate, notamment en partant d’Agoué vers la frontière avec le Togo à la quête de potentiels acheteurs.
Le long de cette voix, la tristesse et la désolation se lit sur le visage des producteurs. Ils peuvent être répartis en deux catégories. Les gros producteurs qui exploitent des hectares de superficies et les petits producteurs qui la produisent sur des portions de lopins de terre. Tous, affirment louer les terres auprès des autochtones pour une production qui alterne d’une année à l’autre tomate, piments, carottes suivant les saisons.
L’aide du gouvernement souhaitée
Les petits producteurs disent être peinés et ruinés cette campagne 2024, qui financée grâce aux emprunts. Les structures de microfinances ont accordé des crédits sur trois à six mois suivant la production. Dans l’incapacité de solder les prêts, les producteurs demandent l’aide du gouvernement pour faire face aux pertes de cette saison.
Leur requête va loin. Ils demandent que le gouvernement s’implique davantage pour mieux organiser la filière tomate comme tout autre. À cet effet, producteurs sollicitent du gouvernement la fixation des prix de tomate sur le marché pour les protéger, notamment les petits producteurs. Ils déplorent que ce soit les acheteurs qui fixent leur prix pour la majorité de la production qui est exportée.
La tomate fraîche ne pouvant pas être conservée, la transformation est l’une des solutions. Les producteurs souhaitent que le gouvernement favorise transformation locale de leurs productions. Ceci, afin de faciliter la conservation et lui apporter de la valeur ajoutée. Une requête qui constitue par ailleurs une opportunité pour les entrepreneurs agricoles. La saison de production de tomate démarrant en Juin par les semi, les récoltes commencent début septembre et représente une activité importante pour les producteurs agricoles de Grand-Popo.