Nigeria : Le nouveau patron de la Banque centrale dévoile sa stratégie pour arrêter la chute du Naira
Nigeria : Le nouveau patron de la Banque centrale dévoile sa stratégie pour arrêter la chute du Naira
Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), Yemi Cardoso, compte mettre en œuvre des mesures immédiates pour renforcer la confiance fragile des investisseurs étrangers dans l’économie nigériane.
L’objectif est d’enrayer la forte baisse du naira par rapport au dollar. Le plan s’articule autour de deux stratégies clés. Premièrement, remédier à un arriéré important d’obligations en dollars non réglées est considéré comme un moyen d’atténuer la pression prolongée sur le naira et de restaurer la fonctionnalité du marché des changes, qui a récemment été mis à rude épreuve par la demande spéculative en dollars. La deuxième mesure consiste à faire respecter la réglementation visant à rendre le marché des changes plus ouvert et transparent pour les investisseurs, un engagement exprimé par l’ancien président de Citibank Nigeria.
« Nous sommes conscients que la banque centrale a des obligations non réglées. Que ce soit 4 milliards de dollars, 5 milliards, 7 milliards, je ne sais pas », a répondu le gouverneur de la CBN aux questions des sénateurs lors de sa projection à Abuja. Tendance :Cameroun : les spéculateurs du coup d’État risquent d’être poursuivis – Ministre Sadi “Mais la priorité immédiate sera certainement de pouvoir vérifier l’authenticité et l’étendue de ce qui est dû… Il serait naïf de notre part de s’attendre à des progrès significatifs sans aborder cet aspect du marché des changes.”
Ce sentiment rejoint celui de Wale Edun, le ministre des Finances, qui a récemment déclaré que l’apurement du paiement à terme impayé du Nigeria de 6,8 milliards de dollars était crucial pour la stabilité du naira. Mardi, le naira a atteint un niveau record de 1 006 pour un dollar sur le marché parallèle, selon @naira_rates. Sur le marché officiel, il a clôturé à 755,1, soit un gain de 2% par rapport à la devise américaine, selon la Bourse de valeurs FMDQ.
Le Nigeria avait dévalué sa monnaie de 40 % peu après l’entrée en fonction du président Bola Tinubu fin mai, unifiant les taux de change multiples autour du taux du marché parallèle pour restaurer la confiance des investisseurs. Toutefois, le taux du marché noir s’écarte d’au moins 58 % de cette parité atteinte à la mi-juin. Les analystes ont exprimé leurs inquiétudes quant à la nomination d’une personne ayant une formation en banque commerciale plutôt qu’une expérience en banque centrale pour diriger la CBN. De telles nominations extérieures à l’institution peuvent parfois entraîner des difficultés dans la supervision des banques en tant qu’organisme de réglementation.
« La banque centrale est une affaire de politique, et non de marketing ou de recherche de profit. Il s’agit de mettre en place des politiques monétaires appropriées en mettant l’accent sur les objectifs macroéconomiques », a souligné Adams Oshiomhole, sénateur représentant le district sénatorial d’Edo Nord, dans sa question à M. Cardoso et à ses quatre adjoints lors de leur projection simultanée. Le chef par intérim de la CBN a assuré : « Donc, s’il y a le moindre doute à ce sujet, je veux que vous en dissipiez vos esprits. »
