Nigeria : le prix du carburant a presque triplé avec la fin annoncée des subventions
La compagnie pétrolière publique nigériane NNPC Ltd propose d’augmenter le prix de l’essence de 189 nairas à 557 nairas (1,21 $) le litre, selon une circulaire qu’elle a envoyée aux stations-service et dont Reuters a pris connaissance mercredi.
Cette augmentation marquera la fin d’un régime de subventions aux carburants qui, selon la NNPC, lui coûte 867 millions de dollars par mois et dont le nouveau président Bola Tinubu a déclaré lundi qu’il serait supprimé.
Confrontés à des difficultés économiques, de nombreux Nigérians considèrent l’essence bon marché comme un droit et la dernière fois qu’un gouvernement a tenté de supprimer la subvention en 2012, cela a provoqué des manifestations dans tout le pays. M. Tinubu, alors chef de file de l’opposition, s’était opposé à la suppression de la subvention.
La circulaire de la NNPC a été publiée après que des achats de panique ont fait grimper les prix, les Nigérians se précipitant pour remplir leurs réservoirs avant la fin prévue de la subvention qui maintenait les prix à un niveau bas.
Le porte-parole de la NNPC s’est refusé à tout commentaire.
Mardi, le directeur général de la NNPC a déclaré que le gouvernement fédéral devait 6,1 milliards de dollars à la société au titre des subventions aux carburants et que le Nigeria ne pouvait plus se permettre de payer ces subventions.
Les stations-service appartenant à la NNPC vendaient déjà l’essence à 448 nairas le litre dans certains quartiers de Lagos, contre 185, tandis qu’à Abuja, elle était vendue à 537 nairas.
Une augmentation du prix de l’essence entraînerait une hausse des coûts de transport pour les travailleurs et les nombreuses petites entreprises qui dépendent de générateurs, dans un pays où l’approvisionnement en électricité par le réseau est maigre.
L’agence de notation Moody a déclaré que la promesse de M. Tinubu de supprimer les subventions et d’unifier les multiples taux de change du Nigeria était “positive pour le crédit”. Elle a toutefois mis en garde contre les risques liés à la période initiale, notamment une inflation plus élevée, une activité économique plus faible et un mécontentement social accru.