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vendredi, novembre 22, 2024
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Zones Économiques Spéciales (ZES) au Bénin, des industriels se bousculent à Glo-Djigbé

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Zones Économiques Spéciales (ZES) au Bénin, des industriels se bousculent à Glo-Djigbé 

Créée en février 2020, la Zone industrielle de Glo-Djigbé Zè (GDIZ) dont les travaux de développement ont démarré en juin 2021 sur un domaine de 1 640 hectares émerveille un an plus tard, GDIZ…Trente-six (36) promoteurs ont signé des contrats de réservation de parcelles pour s’installer sur la première phase de développement de GDIZ qui s’étend sur quatre-cents (400) hectares. Ces investisseurs opèrent dans plusieurs secteurs d’activités notamment la transformation des noix de cajou, du coton, l’industrie pharmaceutique, l’industrie d’assemblage de motos et véhicules électriques, l’industrie d’assemblage de smartphones et d’ordinateurs, l’industrie de transformation de pierres ornementales, etc. La majorité de ces investisseurs a démarré les travaux de construction de leurs unités de production et d’autres sont dans le processus d’installation de leurs unités. Certaines unités sont déjà opérationnelles à savoir ; LUNE Cashew, la première usine ultra moderne de transformation de noix de cajou en amande, le Centre de formation aux Métiers du Textile, on peut compter plus de mille (1000) jeunes béninois en formation. Au nombre des unités en construction, il y a une vingtaine d’unités dont les unités de transformation de cajou, de soja, les trois (03) usines intégrées de textile qui seront opérationnelles à la fin du mois de décembre 2023 et transformeront  quarante-mille (40 000) tonnes de fibre de coton, ce qui représente 12.7% de la quantité totale de fibre produite au Bénin.

La Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI-BENIN S.A.), fruit du Partenariat Public-Privé (PPP) entre le groupe Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP) et la République du Bénin (Arise IIP 65% et Bénin 35%) a pour mission d’aménager, de développer, de promouvoir et d’exploiter la Zone Economique Spéciale de Glo-Djigbé.

Le Directeur Général de SIPI-BENIN S.A. Létondji BEHETON, indique que plus d’une quinzaine d’investisseurs locaux et étrangers sont déjà en attente du lancement des travaux d’aménagement de la phase 2 du projet. SIPI-BENIN S.A. et l’Agence Nationale des Domaines et du Foncier (ANDF) travaillent en étroite collaboration pour le démarrage effectif de cette phase dans les mois à venir.

L’ambition du gouvernement du Bénin est de maximiser localement la transformation des richesses béninoises. A terme, le Bénin n’exportera plus ses matières premières à l’état brut. Cette volonté se traduit déjà à travers le décret N°2022-214 du 30 mars 2022 portant conditions de déroulement de la campagne de commercialisation 2021-2022 des noix de cajou, et interdisant l’exportation de la noix de cajou à partir du 1er avril 2024 et du décret fixant à la même date, l’échéance au-delà de laquelle l’exportation du soja grain ne serait plus possible sans transformation. En conséquence, les gouvernants actuels invitent les investisseurs internationaux à s’installer dans la Zone Economique Spéciale de Glo-Djigbé Zè afin de bénéficier sur place de la matière première à un meilleur coût (le coton, le cajou, le soja, l’ananas labellisé, le karité, le marbre, etc.) et des nombreux avantages fiscaux et douaniers.

La GDIZ se veut également un instrument de promotion et d’attrait d’investissements de type agricole, industriel, commercial et de services. La SIPI-BENIN S.A. avec l’autorité administrative de GDIZ, l’Agence de Promotion des Investissements et Exportations (APIEx), œuvrent à accroître l’investissement direct, béninois comme étranger. L’organisation mise en place à cet effet est missionnée pour favoriser le développement des productions et des ressources naturelles du pays, mais surtout de développer les industries de fabrication de produits de première, deuxième et troisième transformation. Ce faisant, c’est la compétitivité de la manufacture béninoise qui sera accrue.

Promotion d’une économie dynamique

Codéveloppée et promu par Arise IIP et la République du Bénin, GDIZ se présente depuis peu comme le fleuron de l’économie béninoise et l’accélérateur stratégique de la création d’emplois au Bénin. Et pour cause, après moins d’un an de travaux de construction, ce secteur, jadis broussaille, brille par ses nombreuses infrastructures, qui y poussent comme des champions et par les milliers d’emplois qui y sont déjà créés.

En 2022, GDIZ a créé plus de 6 000 emplois directs, ce sont des membres du personnel administratif, des contractants ou des ouvriers de chantier. Elle génère par ailleurs de nombreuses opportunités d’affaires et d’emplois indirects. Au sein de la Zone, les infrastructures de production telles que l’eau, l’énergie, la fibre optique y sont déjà disponibles. Deux (02) Centres de Formation aux Métiers du Textile y ont été implantés pour former les jeunes béninois et assurer aux investisseurs dans le secteur du textile, une main d’œuvre qualifiée pour une croissance forte, durable et équilibrée.

Les premiers t-shirts, chemises et polos « Made in Bénin » ont été confectionnés dans les Centres de Formation aux Métiers du Textile par les jeunes béninois. Située à seulement 45km de Cotonou, GDIZ fournit aux investisseurs une porte d’entrée unique pour intégrer l’écosystème économique africain. Zone industrielle intégrée, GDIZ est axée sur la création de chaînes de valeur, allant de l’approvisionnement en matières premières, à la transformation des ressources, passant par l’exportation de produits finis (première, deuxième et troisième transformation).

Afin de faire du Bénin une porte d’entrée idéale sur le marché africain, GDIZ dispose d’un Guichet Unique regroupant treize (13) entités administratives, pour simplifier et accélèrer les démarches administratives, ainsi que de procédures simplifiées concernant le transfert de marchandises et d’une fiscalité avantageuse.

Le cap de l’industrialisation lancé

Désormais, le Bénin, premier producteur de coton en Afrique, change de paradigme et ambitionne devenir un transformateur à part entière. GDIZ, son instrument pour délocaliser le cœur de l’industrialisation de l’Afrique au Bénin, devrait attirer un investissement d’au moins 1,4 milliard de dollars et créée environ 15 000 emplois en 2023. D’ici 2030, ils seront plus de 300 000 employés dans cette Zone Economique Spéciale. Quelques 100 000emplois sont prévus dans le secteur de la transformation agro-alimentaire. Le secteur de la filature, du tissage de coton et la confection de vêtements, envisage recruter entre 200 000 et 250 000 personnes.

Bien sûr, le gouvernement prend toutes les mesures à cet effet : donner l’accès à l’énergie en quantité, en qualité et à prix concurrentiel. C’est S.E.M Patrice TALON, le Président de la République du Bénin qui en donne l’assurance devant un parterre d’investisseurs français lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France en août 2022.

“Investir au Bénin donne accès à de l’électricité de qualité, avec des possibilités de convention sur le prix. Le Bénin peut aujourd’hui fournir de l’électricité moins cher que la Chine. Nous avons mis en place la Zone Economique et Spéciale de Glo-Djigbé Zè (GDIZ). J’invite les entreprises et les entrepreneurs à venir constater ce qui s’y passe.” » affirme le Président de la République du Bénin, S.E.M. Patrice TALON. Le cap de l’industrialisation est lancé, et rien ne semble arrêter les ambitions prodigieuses du gouvernement béninois.

L’idée de création des Zones Économiques Spéciales (ZES) émane de la capitalisation des échecs répétés des nombreuses tentatives d’industrialisation. La création de zones industrielles n’a pas favorisé la délocalisation des industries manufacturières des pays riches. Le tort est imputé à l’insuffisance de financement, aux difficultés d’administration et de gouvernance. À cela s’ajoute l’absence de spécialisation qui ne permet pas aux entreprises utilisatrices de bénéficier des économies d’échelle.

Pour conjurer ce mauvais paradigme et parvenir à mobiliser un financement conséquent, le Bénin, décide de procéder autrement.  Le pays a décidé de faire la promotion des Zones Economiques Spéciales (ZES) avec pour ambition de susciter l’émergence de pôles intégrées de développement économiques à travers son territoire. Ces Zones Economiques sont des instruments de promotions des investissements privés à travers les avantages fiscaux, douaniers, les facilités d’implantation et la mise en place de procédures administratives simplifiées.

Instrument de compétitivité de l’économie béninoise

Tout commence en 2017 avec l’adoption d’une loi fixant le régime des ZES au Bénin. Au motif, explique-t-on, de favoriser la valorisation des ressources nationales et, faciliter la création et la promotion d’emplois. Les investisseurs attirés par ces zones économiques bénéficient, outre des privilèges d’un Guichet Unique pour les formalités administratives, des avantages économiques spécifiques aux plans douanier, fiscal, commercial et social.

Au titre du régime douanier, tout investissement dans une zone économique spéciale est exonéré de droits de douane et bénéficie de procédure simplifiée de transferts de biens importés vers la zone. La loi offre également deux régimes d’agrément au choix de l’investisseur. Le premier est dit d’exportation et vise le marché international, excepté le marché communautaire.

Le second régime dit de promotion des échanges intracommunautaires, offre le bénéfice de certificat d’origine communautaire avec prélèvement de droits de douane sur l’importation des matières premières et intrants. Il offre par ailleurs une exonération de droits d’entrée sur les machines, matériels, outillages et pièces détaillées en lien avec le programme de production.

Les investisseurs installés dans ces zones bénéficient d’un régime fiscal qui accorde d’exonération de tous impôts. Aussi, leur est-il accordé un régime commercial qui dispense de licence et de définition de quotas pour les importations. Les investisseurs sont donc libres de vente sur le territoire douanier, de transférer les fonds à travers les institutions financières agréées, etc.

Le régime social dont bénéficient les investisseurs installés dans une zone économique spéciale relève du contrat de travail librement négocié. Il ne leur est pas fait exigence de Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG). Il est en outre accordé dans ces ZES la facilitation de la délivrance des visas d’entrée et des cartes de résidents économiques.

L’adoption de la loi sur les ZES fait du Bénin, le pays dans lequel il est plus facile d’investir dans la région, favorisant l’opérationnalisation de deux Zones Economiques : l’une à Glo-Djigbé Zè et l’autre à Sèmè-kpodji.

Retrouvez cet article dans le magazine Le Nouveau Manager N°38 édition spéciale Bénin 

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