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samedi, novembre 23, 2024
SOCIETE

Sahel et Afrique de l’Ouest : plus de 176 millions de dollars du Fonds africain de développement pour améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire des populations

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Sahel et Afrique de l’Ouest : plus de 176 millions de dollars du Fonds africain de développement pour améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire des populations

Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a donné son feu vert, jeudi 15 décembre 2022, à Abidjan, à l’octroi d’un financement de 176 millions de dollars américains pour mettre en œuvre le deuxième projet du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2-P2RS).

Il est également attendu des co-financements prospectifs du Fonds Canada-Banque africaine de développement pour le climat de 21,8 millions de dollars et de la Banque ouest africaine de développement  de 31,63 millions de dollars (20 milliards de francs CFA).

Le projet bénéficiera à 6 pays et 3 organisations intergouvernementales du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ainsi qu’à l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, la Commission Climat pour la région du Sahel (CCRS) et le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel

Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS), qui amorce sa deuxième phase (P2-P2RS), a pour objectifs d’accroître durablement la productivité et les revenus tirés des chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques ; de renforcer les capacités d’adaptation des populations aux aléas climatiques et de contribuer à l’atténuation des effets des changements climatiques.

« En adoptant une approche résolument régionale pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, le P2-P2RS aidera à consolider la paix et la sécurité dans la région, indispensables au développement durable, a déclaré la directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et vice-présidente par intérim de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Marie-Laure Akin-Olugbade. À travers ses actions concrètes, le projet mettra en place des infrastructures socio-économiques, agro-sylvo-pastorales et halieutiques, financera les actions de restauration des terres pour accroître la productivité agricole, et mettra en place les dispositifs de développement des chaînes de valeur, dont la promotion de l’entrepreneuriat ».

Le projet entend apporter des réponses à des vecteurs de fragilité sociale, au premier rang desquels la pauvreté, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, le chômage des jeunes et des femmes, la malnutrition infantile, les déplacements forcés, mais aussi les impacts du conflit russo-ukrainien. Il permettra d’améliorer les conditions de vie des populations par l’augmentation de la production agricole et des revenus, la création d’emplois, le développement des chaînes de valeur agro-pastorales et halieutiques, la promotion de l’entrepreneuriat et l’amélioration de la nutrition.

Le projet va permettre d’enclencher une approche et des actions transformationnelles, à même de renforcer la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de 97 communes transfrontalières des 6 pays du Sahel. La diffusion à grande échelle, auprès des bénéficiaires du projet, des bonnes pratiques d’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets, aideront les pays et la région dans leur développement socio-économique, leur adaptation aux impacts du changement climatique (bonnes pratiques agricoles, instrumentation et amélioration des services climatiques, etc.) mais aussi leur contribution à la lutte contre le changement climatique (gestion durable des terres, promotion de l’énergie solaire, des biodigesteurs, etc.).

Le projet contribuera également à l’intégration économique régionale des pays du Sahel, grâce à la gestion concertée des ressources transfrontalières, à une transhumance transfrontalière apaisée, et à une collaboration multisectorielle. À travers la mise en œuvre d’activités régionales, mais aussi d’activités nationales de portée régionale, les pays renforceront le partage de connaissances, des technologies et bonnes pratiques qui profitent au développement des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique.

Il va aussi contribuer à la protection de la biodiversité, à travers la construction d’infrastructures (élevage, santé animale, agriculture, etc.), la recharge des nappes phréatiques, la régénération du couvert végétal et la protection de l’environnement et de la faune. L’aménagement des bas-fonds et des périmètres irrigués va permettre d’accroître la production locale de riz et donc contribuer à réduire les sorties de devises des pays concernés, grâce à une baisse significative des coûts liés à l’importation de riz et de denrées alimentaires de base dans la balance commerciale.

Le projet permettra d’augmenter les productions végétales de 83 000 à 135 000 tonnes, animales (de 68 000 à 86 400 tonnes) et piscicoles (de 15 000 à 20 000 tonnes) et les revenus des bénéficiaires de 906 à 1135 dollars par habitant. Il permettra aussi de créer 50 000 emplois (dont 50% pour les femmes), d’augmenter le volume des échanges intrarégionaux de produits agricoles de 330 000 à 430 000 tonnes ; de réaliser une séquestration supplémentaire de carbone de 11 millions de tonnes et une augmentation de 30 % de l’utilisation des alertes climatiques par les populations sahéliennes.

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